Le Qatar, riche pays gazier du Golfe, va acheter des obligations égyptiennes pour 3 milliards de dollars, qui vont s'ajouter à une assistance financière de 5 milliards de dollars, a annoncé mercredi le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani. "Nous avons décidé d'ajouter des obligations du gouvernement égyptien d'une valeur de trois milliards de dollars", a déclaré cheikh Hamad, lors d'une conférence de presse avec son homologue égyptien Hicham Qandil, en visite à Doha. Le Qatar a déjà fait don d'un milliard de dollars au Caire et placé quatre milliards de dollars en dépôt à la Banque centrale égyptienne. Cheikh Hamad a indiqué que son pays était également disposé à coopérer avec Le Caire dans le domaine du gaz naturel et à aider l'Egypte, notamment en été, à honorer ses engagements envers ses clients à l'étranger. "En été, l'Egypte pourrait connaître une pénurie de gaz, que nous étudions pour la combler", a-t-il dit, ajoutant: "Le gaz égyptien ira au marché local (...) et nous assurerons les besoins de l'Egypte pour ses exportations durant une période bien déterminée". Depuis 2011, le gazoduc égyptien alimentant Israël et la Jordanie a été visé par 15 attentats, entraînant des ruptures dans l'approvisionnement. L'Egypte, confrontée à des difficultés économiques et à une fonte de ses réserves de change, négocie avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de 5 milliards de dollars. Une équipe du FMI était arrivée le 3 avril au Caire dans le cadre des discussions sur ce projet de prêt. En septembre, le Qatar, qui entretient d'excellentes relations avec le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, avait fait part de son intention d'investir 18 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années en Egypte pour aider ce pays. Le Qatar entend "participer à tous les projets que proposera le gouvernement égyptien", a assuré mercredi son Premier ministre. Il a indiqué avoir évoqué avec M. Qandil les perspectives d'investissement, notamment dans le secteur de la sidérurgie et dans des zones industrielles. "La partie qatarie va participer aux appels d'offre" relatifs à de tels projets, a-t-il dit. M. Qandil a minimisé la présence du Qatar dans l'économie égyptienne, exagérée selon lui par les médias qui soupçonnent ce petit pays du Golfe de chercher à s'ingérer dans les affaires de l'Egypte. Le Qatar se classe autour du 20e rang en matière d'investissements étrangers en Egypte, a déclaré M. Qandil, ajoutant "vouloir promouvoir davantage les investissements du Qatar", pays très courtisé dans le monde. "Le soutien du Qatar (à l'Egypte) est motivé par des considérations fraternelles (...) et sans contrepartie", a affirmé pour sa part cheikh Hamad, indiquant que les campagnes de presse hostiles "n'entameront pas la volonté du Qatar à coopérer avec les frères en Egypte". Les projets d'infrastructure, que le Qatar entend réaliser sur son territoire à coups de milliards de dollars en prévision du Mondial 2022 qu'il va accueillir, offre de "grandes opportunités" pour les sociétés égyptiennes, a indiqué M. Qandil. Le Qatar, qui détient les troisièmes réserves mondiales de gaz naturel et qui a une capacité de production de gaz naturel liquéfié de 77 millions de tonnes par an, entend diversifier son économie en multipliant et en diversifiant ses investissements dans le monde, notamment en Occident.