Le rôle joué par le groupe des Amis de la Syrie dans le conflit syrien s'avère "négatif", a estimé mercredi à Istanbul le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à trois jours d'une prochaine réunion du groupe dans la ville turque. "Pour l'instant nous considérons que ce processus contribue d'une façon négative aux accords de Genève" sur les principes d'une transition en Syrie, a dit M. Lavrov, dont les propos étaient traduits du russe en turc, à la presse au terme d'un entretien avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. Le plan de Genève, adopté en juin 2012 par le Groupe d'action sur la Syrie (grandes puissances, Ligue arabe, Turquie, ONU et Union européenne notamment), détaille les étapes permettant une transition politique au régime du président Bachar al-Assad incluant l'ensemble des parties impliquées. "Lorsqu'une des parties est isolée dans un mécanisme mis en place pour résoudre un conflit, nous ne disposons pas des bases nécessaires au dialogue", a également estimé le chef de la diplomatie russe. La Russie, qui ne fait pas partie du groupe des Amis de la Syrie, est considérée comme l'un des derniers soutiens du régime syrien et a bloqué à plusieurs reprises l'adoption de sanctions contre Damas devant le Conseil de sécurité de l'ONU. M. Lavrov a une nouvelle fois mis en garde mercredi contre toute velléité d'intervention militaire en Syrie, estimant qu'elle ne ferait que renforcer l'emprise de groupe islamistes proches d'Al-Qaïda au sein de la rébellion syrienne. "Dans nos prochaines délibérations, nous allons tenter d'éviter toute mesure qui concernerait une intervention militaire et aurait pour conséquence l'isolement d'une des parties au conflit", a-t-il ajouté, "nous allons nous concentrer sur une plateforme de dialogue incluant toutes les parties".