La Turquie ne dialoguera pas avec le régime syrien qui a continué de «massacrer son propre peuple» durant la fête de l'Aïd el-Adha, a déclaré hier son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Le ministre turc était interrogé par la presse sur des déclarations de son homologue russe Sergueï Lavrov, qui avait appelé les pays de la région à dialoguer avec le régime du président Bachar Al Assad. «Cela n'a aucun sens de dialoguer avec un régime qui a continué un tel massacre contre son propre peuple durant la fête» du sacrifice, a dit M.Davutoglu, ajoutant que son pays ne s'engagerait dans aucune initiative qui pourrait avoir pour conséquence de «légitimer le régime en place». Plus de 500 personnes ont été tuées dans les violences pendant l'Aïd el-Adha en Syrie malgré une trêve qui a volé en éclats dès son entrée en vigueur. M.Davutoglu a souligné que le gouvernement turc continuait ses «consultations» sur la crise syrienne avec la Russie, allié traditionnel de la Syrie, mais a affirmé que «le message le plus clair à donner au régime syrien serait de se réconcilier avec son peuple et de cesser de l'attaquer». La Turquie a rompu avec son voisin syrien et pris partie pour les rebelles qui combattent le régime du président Assad. Elle héberge aussi sur son sol quelque 108.000 réfugiés syriens qui ont fui les combats dans leur pays, selon un nouveau bilan fourni mardi de source officielle. Depuis les tirs syriens qui ont tué 5 civils turcs début octobre dans une localité frontalière du sud-est anatolien, l'armée d'Ankara répond systématiquement à tout bombardement en provenance de la Syrie.