Un centre pour la paix va être construit à la place de l'ancienne prison de Maze, près de Belfast, où sont morts d'une grève de la faim en 1981 dix militants de l'IRA, dont Bobby Sands, a décidé jeudi le gouvernement nord-irlandais. Le ministre chargé de la planification dans cette province britannique, Alex Attwood, a autorisé la construction de ce "Centre pour la consolidation de la paix et la résolution des conflits" à l'endroit du célèbre centre de détention, fermé en 2000. "Il y a des enseignements à tirer du conflit ici. Ce centre peut servir à partager ces enseignements et peut-être aider à la résolution de conflits ailleurs", a déclaré Alex Attwood. Le centre sera construit grâce à un financement de 18 millions de livres (21 millions d'euros) de l'Union européenne et ses travaux devraient commencer à la fin de l'année. Sa conception est notamment assurée par l'architecte américain Daniel Libeskind, auteur entre autres du Musée juif à Berlin. Il sera composé d'un espace d'exposition et d'archives et une partie permettra aux visiteurs d'échanger leurs idées sur la résolution des conflits. Les derniers prisonniers sont sortis du Maze en 2000, bénéficiant d'une remise de peine dans le cadre des accords de paix du Vendredi Saint en avril 1998. Depuis, le sort de ce lieu symbolique des trente années de violences inter-communautaires entre républicains catholiques et unionistes protestants qui ont fait quelque 3.500 morts, a suscité d'âpres débats. Un projet de stade, un temps envisagé, a été abandonné en 2009. De nombreux unionistes -défenseurs du maintien de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni ont exprimé leur crainte de voir cet endroit devenir un "temple du terrorisme" et s'opposent aux républicains sur la façon de raconter l'histoire des grèves de la faim des prisonniers de l'Armée républicaine irlandaise (IRA). C'est dans ce centre de détention qu'il y a près de 32 ans, le chef local de l'IRA Bobby Sands, devenu un symbole de la résistance des républicains catholiques, est mort le 5 mai 1981, après 66 jours de grève de la faim déclenchée pour tenter d'obtenir le statut de prisonnier politique. Neuf autres de ses compagnons républicains mourront également sans que Margaret Thatcher, Premier ministre britannique de l'époque, ne leur accorde ce statut symbolique.