Robin Van Persie est l'homme qui a fait la différence pour Manchester United dans la course au titre de champion d'Angleterre, qui s'est terminée, comme un symbole, par un triplé du Néerlandais lundi face à Aston Villa (3-0). "Son influence a été égale à celle des plus grands. Et j'ai eu Eric Cantona, dont l'impact était incroyable, et une dizaine de grands attaquants dans ce club", a souligné Alex Ferguson après le match. Le club mancunien a dû casser sa tirelire pour s'offrir l'attaquant néerlandais, acheté l'été dernier pour 28 millions d'euros à Arsenal, mais personne du côté d'Old Trafford n'a regretté cet investissement. Les supporteurs n'ont d'ailleurs eu à attendre que dix minutes pour le voir inscrire son premier but à domicile, dès la 2e journée contre Fulham. Vingt-sept autres allaient suivre, toutes compétitions confondues, dont de nombreux chefs d'œuvre, comme cette volée du gauche exécutée lundi face aux "Villans", "le but du siècle" selon Ferguson. "Nous en attendions beaucoup après ses performances sensationnelles l'an passé avec Arsenal (38 buts) et il ne nous a jamais déçu", a dit Sir Alex. Avec 24 buts en Premier League, Van Persie est bien parti pour finir meilleur buteur pour la deuxième année consécutive (30 l'an passé), d'autant que son plus proche poursuivant, Luis Suarez (23), ne devrait pas échapper à une suspension pour avoir mordu le joueur de Chelsea Branislav Ivanovic. Buteur, mais aussi distributeur (8 passes décisives), grâce à la qualité de ses coups de pied arrêtés, Van Persie a volé la vedette à Wayne Rooney, contraint de reculer d'un cran. A Arsenal dimanche En toute logique, il devrait également être élu "joueur de l'année" en Angleterre, comme la saison dernière, par l'association des footballeurs professionnels (PFA), tant son rôle dans le vingtième titre de ManU a été déterminant, à l'exception d'un passage à vide à la fin de l'hiver (dix matches sans marquer entre mi-février et début avril). L'entraîneur de Manchester City Roberto Mancini avait bien résumé la saison il y a quelques semaines en disant que son club avait perdu son trophée dès l'été en échouant à faire signer Van Persie, malgré une offre financière alléchante. Le Néerlandais avait préféré écouter "le petit garçon au fond de lui-même" qui lui disait d'opter pour United. Sur un plan personnel, ce titre marque la fin d'une très longue attente. Presque trentenaire (en août), il n'avait jusque-là qu'un palmarès très maigre pour un joueur de son calibre: une Coupe de l'UEFA avec son club de formation, Feyenoord, en 2002, à l'âge de 18 ans, et une Coupe d'Angleterre en 2005, dès sa première saison à Arsenal, puis plus rien. Ironie du calendrier, il jouera son premier match post-titre dimanche prochain à l'Emirates Stadium, contre le club qu'il s'était résolu à quitter après huit saisons, déçu que les "Gunners" n'aient pas suivi leurs rivaux dans la course aux armements sur le marché des transferts.