Plusieurs centaines de personnes ont marché pacifiquement hier dans la ville de Mekla, 25 km à l'est de Tizi Ouzou, pour réclamer justice sur l'assassinat par les gendarmes du jeune lycéen Youcef Hamaned, le 28 avril 2001, une semaine après le début des évènements sanglants du printemps noir. Des jeunes écoliers, des lycéens, des parents d'élèves et d'anciennes figures du mouvement citoyen de la Kabylie ont pris part à la manifestation. Des anciens camarades de classe du jeune Youcef étaient présents pour rendre hommage à leur ami fauché à la fleur de l'âge. La procession s'est ébranlée du lycée de la ville pour prendre fin non loin du siège de la daïra, où la victime, âgée seulement de 17 ans, avait été tuée par balle. Les marcheurs ont sillonné les artères principales de la ville de Mekla. Une plaque commémorative a été érigée à la mémoire de la victime. Plusieurs personnes ont pris la parole, dont le président des parents d'élèves du lycée de Mekla. Un blessé des évènements de la Kabylie, Jugurtha Hamaned, cousin de la victime, a insisté sur l'importance de rester mobilisés pour arracher les revendications de toutes les victimes du printemps noir. «Moi personnellement, j'ai déposé plusieurs plaintes contre les gendarmes qui ont tiré sur moi et m'ont grièvement blessé, mais aucune n'a abouti à ce jour. Je continuerai à exiger un procès jusqu'à mon dernier souffle. Un jour ou l'autre, la lumière de la justice jaillira», dira-t-il avec émotion devant une assistance nombreuse. La tristesse et la consternation se lisaient sur les visages des présents. «On exige la vérité, toute la vérité, sur l'assassinat du jeune Youcef. Les auteurs de ce crime impuni doivent être jugés par un tribunal civil. Nous allons continuer notre combat jusqu'à la satisfaction de la revendication des parents de Youcef et de toute la population de Mekla», nous dira un cousin de la victime.