Ce jeudi, les archs dits dialoguistes, drivés par Abrika ont décrété une grève générale et programmé un meeting. La Kabylie a eu chaud! La première journée de la campagne pour la présidentielle s'annonçait au moins, difficile. La rue a grondé et a menacé de se colorer en noir et de se strier de rouge, la police a pu éviter le pire en s'interposant entre les «belligérants». Ce jeudi, les archs dits dialoguistes, drivés par Abrika, ont décrété une grève générale et programmé un meeting. La grève observée à Azazga et dans les environs: Fréha, Yakouren, Tizi-Rached, Mekla et Ouaguenoun, a été très partiellement suivie. Les délégués de l'aile dialoguiste ont pris «contact» avec les policiers au niveau du rond-point de l'ancienne mairie. Ces délégués voulaient le lieu pour leur meeting, ce que la police refusa catégoriquement. Sur le trottoir faisant face, l'aile adverse des archs attendait de pied ferme. La menace de la confrontation était dans l'air. Finalement, le meeting de l'aile Abrika se tient aux Genêts. Devant une foule estimée entre 1000 et 1.500 personnes, venue principalement des régions ayant respecté la grève ; Abrika, Rachid Allouache, Chebheb et quelques parents de victimes des événements dits du printemps noir, dont Guermah Khaled, le père de Massinissa : le lycéen assassiné dans la brigade de gendarmerie de Béni-Douala, en avril 2001, prirent la parole. Abrika magnifie le rôle de son groupe. Il se félicite de la reussite ( ?) de son action ! Il n'a pas oublié dans la foulée de s'en prendre aux partis politiques: «...dont le programme est loin d'équivaloir à la plate-forme d'El-Kseur!» Le chef du FLN, Ali Benflis n'est pas ménagé, il est traité de «commanditaire des assassinats du Printemps noir!». Pour Abrika, la nouvelle invitation au dialogue du chef du gouvernement n'est qu'«une manoeuvre de plus!» Et de conclure sur la nécessaire officialisation de tamazight ! Les autres intervenants ont abondé dans le même sens. A la fin du meeting, une marche s'improvise. Les jeunes surtout, veulent rejoindre le rond-point de l'ancienne mairie. Une colonne s'ébranle et au niveau du carrefour de la rue Lamali et de l'avenue Abane, elle butte contre un mur de CNS! No passaran. Heureusement d'ailleurs, car les adversaires attendaient les marcheurs de pied ferme. Rappelons que durant le meeting des archs, les militants du RCD, appelés en force pour une réunion, le même jour à Tizi Ouzou, ont eux aussi fait une marche le long de l'avenir Abane. Au niveau du rond-point de l'ancienne mairie, ils ont été pris à partie par une pluie de pierres. Donc, aux policiers, décidés à contenir la marche, des délégués de l'aile Abrika essaient d'expliquer que l'action est pacifique. Peine perdue ! Des rangs des marcheurs, des pierres fusent. La police réplique en chargeant les manifestants. La colonne est dispersée. Dans la course-poursuite, deux véhicules de la police se télescopent, heureusement, sans faire de victimes. Le climat d'émeute est campé. Le mur de CNS se deplace au quartier les Genêts. Des barricades sont dressées. Quelques échanges de pierres et de grenades lacrymogènes sont signalés. Il a fallu attendre 15h pour que le calme revienne enfin. On signale deux blessés légers et 6 interpellations dans les rangs des manifestants. Par ailleurs, on a appris que le bureau communal du RCD à Fréha a été saccagé dans la nuit de mercredi à jeudi. Enfin, les archs-dialoguistes ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils se félicitent «du franc succès de la grève générale (...) malgré les tentatives mesquines d'une alliance conjoncturelle du RCD, des délégués usurpateurs du sigle de la Cadc, des comités de soutien d'Ali Benflis etc.» Et la déclaration de «réitérer sa détermination à rejeter la présidentielle». Enfin, la déclaration des archs s'en prend à «Bouteflika qui vient, une fois de plus, d'insulter la Kabylie en déclarant que tamazight ne sera langue officielle que par voie référendaire. Aussi, la Cadc réaffirme son opposition farouche à la visite de Bouteflika en Kabylie.»