Les ravisseurs ont fini par libérer le jeune Yazid Kahil, samedi vers 23 heures, à Assif Tissirine, dans la commune d'Ath Zmenzer, 15 km au sud de Tizi Ouzou. La victime, qui a passé cinq jours et six nuits entre les mains de ses kidnappeurs, dans une forêt, ignore l'endroit exact, selon l'un de ses proches. Yazid, âgé de 24 ans et le fils d'un entrepreneur de travaux publics et de bâtiment, a été enlevé non loin de chez lui, au village Ighil El Mel, dans la soirée de lundi, par un groupe d'individus armés. Depuis, tous les habitants de la daïra de Béni Douala se sont unis comme un seul homme afin de le faire libérer. Une coordination composée de tous les comités de village de la région, comme cela se fait à chaque enlèvement dans la région, a été constituée pour prendre en charge cette énième affaire de rapt. Une grève générale a été observée jeudi dernier à Ath Zmenzer. Une action de protestation suivie d'une marche populaire, dans le but de se solidariser avec la famille de la victime et d'obtenir la libération de Yazid Kahil. Le lendemain, c'est-à-dire durant la journée de vendredi, des centaines de personnes et plusieurs dizaines de véhicules ont organisé une caravane et sillonné tous les maquis de la région. Ils ont appelé les terroristes, à l'aide de mégaphones à libérer l'otage sain et sauf. Ce grand élan de solidarité et de mobilisation a fini par payer. Le jeune Yazid est rentré enfin chez lui, samedi soir ! Une scène de liesse a suivi cette libération, selon des habitants d'Ath Zmenzer. Plusieurs cortèges n'ont pas cessé de sillonner la région en signe de joie après cette libération. Durant toute la soirée de samedi, une foule nombreuse a convergé vers le domicile de la victime. Les parents et les proches de la victime étaient aux anges. «Nous n'avons pas fermé l'œil depuis la disparition de Yazid. Vraiment nous sommes heureux qu'il soit aujourd'hui parmi nous. Nous remercions tous ceux qui nous ont apporté leur assistance durant cette dure épreuve. Nous espérons que c'est la dernière victime pour la région. Nous avons trop souffert de l'insécurité. Il faut que l'Etat intervienne pour assurer notre sécurité», nous dira un membre du comité de village d'Ighil El Mel. Par ailleurs, si les parents de la victime ont confirmé leurs contacts avec leur fils durant sa captivité, ils nient en bloc le versement d'une rançon contre sa libération. Notons que plus de 70 personnes ont été victimes d'enlèvement à Tizi Ouzou depuis 2005. Les habitants de cette wilaya de Kabylie se demandent pourquoi ce phénomène ne touche que leur wilaya. L'énigme reste entière.