La consternation doublée de colère était à son comble, hier après-midi à Tala Khellil, ce village de la commune de Béni Douala qui surplombe le barrage de Tkasebt, 15 km au sud-est de Tizi Ouzou, où a été enterré le jeune Ali Laceuk, disparu depuis le 24 février. Le corps a été retrouvé dans un puits à Laaziv (Naciria), dans la wilaya de Boumerdès dans un état de décomposition avancé. Il a pu être identifié grâce aux tests ADN pratiqués sur des membres de sa famille. Hier, vers 15h, au cimetière du village Ath Khellil, quelques colombes battaient de leurs ailes au milieu des nuages blancs comme pour rendre, elles aussi, un dernier hommage à cette victime de la barbarie. Il a été lâchement assassiné par ses ravisseurs. Le déni, le refus, la peur sont des sentiments qui planaient, hier, car dire un dernier au revoir à un être est un acte qui dépasse le courage de tout un vivant. Ils étaient très nombreux à venir faire leurs adieux à Ali, notamment le chef de cabinet de wilaya, le directeur des affaires religieuses, des citoyens anonymes, arrivés en masse de plusieurs localités voisines, le tout dans une atmosphère de tristesse extrême. Pour rappel, feu Ali, âgé de 24 ans, a été kidnappé. Les auteurs de cet acte barbare, qui n'est pas singulier dans la région, n'ont pas été identifiés si ce n'est un suspect arrêté puis relâché faute de preuves. Un processus qui a soulevé la colère de la population, qui a organisé un sit-in devant la cour de Tizi Ouzou, appelant à la nécessité d'enquêter sur l'affaire et l'arrestation des auteurs de l'enlèvement. Des manifestants ont brandi des banderoles condamnant et dénonçant le manque de sécurité dans la région et la montée alarmante du phénomène des enlèvements et du crime organisé.