La contestation "permanente" prônée par certains syndicats de la santé "pénalise" les citoyens et "porte préjudice" aux professions du secteur, a affirmé lundi dans un communiqué le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. "Des avancées notables ont été enregistrées dans la prise en charge des revendications des professionnels de la santé à la faveur des réunions régulièrement tenues avec l'ensemble des partenaires sociaux (17 syndicats) depuis le dernier trimestre de 2012. Cependant une logique de contestation permanente prônée par certains syndicats pénalise en premier lieu les citoyens et porte préjudice aux professions de santé", a-t-on souligné dans ce communiqué. Pour le ministère, les efforts consentis par la collectivité pour améliorer la situation socioprofessionnelle des personnels de la santé "ne peuvent être consolidés et poursuivis que s'ils trouvent leur pendant en termes d'amélioration du service public". "La réhabilitation du système national de santé ne peut pas se faire si nous oublions que notre raison d'être est de servir le malade", a encore souligné le communiqué. Le ministère a, dans ce contexte, rappelé que le dialogue "transparent" et "responsable" mené avec les partenaires sociaux de la santé avait permis notamment une revalorisation des indemnités transversales (garde et risque de contagion). Les propositions introduites par le ministère ont débouché sur une augmentation substantielle de 200 % de l'enveloppe financière actuelle consacrée à ces deux indemnités et ce, après l'arbitrage du Premier ministre, a-t-on noté de même source. Pour l'indemnité de risque de contagion, et en sus de l'effet rétroactif accordé à compter du 1er janvier 2012, il a été procédé à son extension à de nouvelles catégories des corps communs. Les projets de textes y afférents sont finalisés et soumis à la procédure de signature, a fait savoir le ministère. Le dialogue engagé entre la tutelle et les syndicats a permis aussi la signature des arrêtés interministériels relatifs aux postes supérieurs des différents personnels de la santé et qui se trouvent en instance de publication dans le Journal Officiel. S'agissant de la mise en œuvre de la promotion massive des paramédicaux brevetés au grade de paramédicaux diplômés d'Etat, ainsi que la promotion des autres paramédicaux dans les autres grades supérieurs, l'arrêté interministériel y afférent a été "signé" et sera publié dans le Journal Officiel, a ajouté le communiqué. Les négociations ont également abouti à l'organisation, pour la première fois, du concours de passage au grade de spécialiste principal au profit des spécialistes de la santé publique avec l'ouverture de 3004 postes. L'arrêté n°7 du 12 janvier 2013 du ministre de la Santé a permis à 2.641 spécialistes inscrits de participer à ce concours. 2.506 candidats ont vu leurs efforts couronnés par la promotion au grade praticien spécialiste principal, soit un taux de réussite de plus de 95%, a relevé le communiqué, annonçant qu'un autre concours pour le passage au grade de praticien chef est prévu. L'obtention de l'accord pour l'intégration à titre dérogatoire et exceptionnel de 24.500 travailleurs contractuels, figure aussi parmi les décisions prises par le ministère pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, précisant que le traitement de cette revendication relative à l'amendement des statuts particuliers "ne relève pas de la seule compétence du ministère". L'intersyndicale de la santé englobant les praticiens de la santé publique, les spécialistes et les professeurs en paramédical a entamé, lundi, une grève de trois jours renouvelable. Le taux de suivi de la grève est de 80%, selon le Dr Lyes Merabet, du Syndicat national des spécialistes de la santé publique (SNSSP), qui a affirmé que la grève était suivie à l'échelle nationale.