L'amélioration des conditions climatiques, enregistrée ces derniers jours, ravive le désir des harraga à mettre les voiles vers des horizons qu'ils croient meilleurs. Certains s'embarquent pour la première fois, d'autres ne désespérant pas après de précédentes tentatives vouées à l'échec. «En face», les pouvoirs publics, malgré la promulgation d'une loi incriminant l'acte de harga (400 jeunes déjà présentés devant la justice), n'arrivent pas à juguler le phénomène. Une autre mesure est appelée en renfort, celle consistant à mobiliser des gardes communaux sur les plages non surveillées, avec pour mission d'empêcher toute embarcation de candidats à la harga. Entre-temps, les embarcations continuent d'être mises à l'eau. Des jeunes, des femmes, des enfants, des personnes âgées, formant de long «cortèges», bravant les vagues et autres dangers, à bord de chaloupes et autres embarcations de fortune, continuent à risquer leurs vies. Certains secourus, d'autres décédés avant l'arrivée à «l'eldorado» rêvé. En quelques jours, plus de 200 personnes ont été secourues en mer par les gardes-côtes italiens et espagnols. Ce jeudi, 25 harraga sauvés d'une mort certaine par les gardes-côtes espagnols. Il s'agit d'un groupe d'émigrés clandestins, dont l'âge varie de vingt à trente ans, qui avait pris la mer, la veille, à partir d'une crique de la côte oranaise. Depuis quelque temps, des harraga ont trouvé une nouvelle route vers l'Europe, la Tunisie, pays proche de Lampedusa, l'île italienne. Les 167 kilomètres qui séparent, par mer, la Tunisie de Lampedusa constitue une grande tentation pour les harraga algériens, tunisiens et d'autres pays.