La date de la tenue de la session du comité central (CC) du FLN pour l'élection du nouveau secrétaire général du parti ne sera pas connue avant fin juin. C'est-à-dire qu'elle est «repoussée» de facto probablement jusqu'après le mois de Ramadhan, alors que dans les coulisses, les tractations semblent aller bon train, «des pôles» se forment au sein du comité central autour de candidats désormais officiellement déclarés, à l'instar de Amar Saïdani ou de Abdelaziz Ziari, entre autres. L'essentiel pour Abdelmadjid Si Affif, membre du bureau politique, invité hier du forum du quotidien Liberté, «le nouveau SG qui aura entre autres tâches d'assainir les rangs du parti», doit impérativement être issu de l'urne. «L'ère des consensus est révolue», a-t-il tonné soulignant par là même que l'ex-parti unique est résolument entré et de plain-pied dans l'ère démocratique. «Le FLN s'est engagé dans un processus démocratique et l'ère de l'alternance. On ne doit pas revenir en arrière ; c'est irréversible», a-t-il expliqué dans sa longue introduction avant le traditionnel jeu des questions et réponses. Pour lui, le choix du prochain secrétaire général ne doit se faire que sur la base du mérite et de la probité. «Ceux qui traînent encore des casseroles, on leur barrera la route», a-t-il averti. Le FLN a, selon lui, opté pour la démocratie et la transparence. Opter encore aujourd'hui pour le «consensus est une hypocrisie», souligne Si Affif faisant remarquer que le parti qui a opté pour le «rajeunissement», ne peut éternellement compter sur «la première génération». Ce serait pour lui «un aveu d'échec». L'invité du quotidien Liberté, qui révèle donc que le FLN va annoncer la date de la tenue de la session du comité central en juin, ce qui laisse supposer que le retard ne va que s'amplifier, justifie ce «choix» par l'absence du chef de l'Etat, également président du parti ainsi que la situation qui a régné au lendemain de la destitution de Belkhadem, «par l'urne», rappelle-t-il avant d'expliquer que tout est rentré dans l'ordre. Plusieurs candidats officiellement déclarés Pour preuve, Si Affif, qui rappelle qu'il n'y a plus de structures parallèles au FLN, parle «de pôles» au sein du comité central qui se sont constitués autour de certains candidats notamment Amar Saïdani, Saïd Bouhedja, Abdelaziz Ziari, Mustapha Mazouzi, Mohamed Boukhalfa et probablement Mustapha Abada, ce qui dénote, selon lui, d'une certaine «concurrence», en attendant l'entrée en scène d'«un autre pôle» dont le candidat représentera la catégorie de «la jeune génération». Insistant sur le caractère démocratique des pratiques au sein du FLN, Si Affif citera comme exemple, le changement de 4 secrétaires généraux depuis les années 90 sans pour autant expliquer que ces changements sont des «coups d'Etat» qui ont d'ailleurs «prolongé» la crise au sein du parti. Cela dit, Abdelmadjid Si Affif, qui inscrit son parti dans «le nationalisme progressiste», refuse que ce dernier soit remis au musée comme le souhaitent certains, indiquant que si les militants veulent changer le sigle du parti, «c'est au sein du congrès que sont discutées ces questions». Il ne manquera pas à ce propos de fustiger le groupe des 11 partis qui réclament cela tout en affirmant que «si le FLN est instable, le pays l'est aussi». Si Affif, qui revient sur la victoire du FLN lors des dernières élections, a également réitéré les propositions du parti quant à la révision constitutionnelle indiquant que le FLN est favorable à un système semi-présidentiel avec un exécutif bicéphale représenté par le président et le Premier ministre, qui doit être issu de la majorité parlementaire. S'exprimant sur la santé du président, Si Affif écarte le recours réclamé par certains partis à l'article 88 de la Constitution car, selon lui, «il n' y a pas cas d'empêchement prolongé». «Je ne pense pas que le Premier ministre s'aventure en affirmant que le président va bien», commente-t-il. L'invité de Liberté a par ailleurs défendu les positions algériennes sur les questions internationales (Syrie, Sahara occidental, Sahel...).