Invité jeudi du forum du journal El Moudjahid, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, n'a pas fait dans la langue de bois lorsqu'il a dressé le bilan des trois premières années du professionnalisme. «On ne devait pas commencer avec un tel nombre. Certains clubs ont même regretté d'avoir opté pour ce mode de gestion. Ils n'ont rien gagné en retour. Au contraire, ils ont été perdants dans cette histoire dans la mesure où cette conversion ne leur permet pas de bénéficier des subventions étatiques», dira Kerbadj qui est allé jusqu'à inviter certains clubs, notamment ceux de Ligue 2 qui ne peuvent plus suivre le rythme infernal imposé par le professionnalisme, à redevenir amateur le cas échéant. «ils pourront le faire sans qu'il n'y ait la moindre incidence sur la division dans laquelle ils évoluent», a assuré le patron de la LFP. Mais le conférencier n'a pas caché toutefois son optimisme quant à l'avenir des clubs professionnels de l'élite puisqu'il a annoncé que douze clubs de la Ligue 1 devraient faire l'objet d'une proposition de reprise de la part de grandes entreprises étatiques ou privées avant le début de la saison prochaine. «j'ai su que plusieurs clubs ont des contacts avancés avec des entreprises étatiques et privées en vue d'un partenariat. douze clubs au total seront affiliés à des entreprises économiques avant même le début du prochain exercice comme l'a fait Sonatrach et deux de ses filiales avec le MC Alger, le CS Constantine et la JS Saoura. Les dossiers de certains clubs comme l'ES Sétif, la JS Kabylie, le CR Belouizdad et l'ASO Chlef avancent bien et devraient aboutir très bientôt», s'est réjoui le premier responsable de la LFP. Cela dit, l'ex-président du CR Belouizdad a donné quelques conseils aux clubs concernés par cette opération : «Je demande à ces clubs de s'inspirer des expériences du passé. Il faut tirer les leçons de l'expérience de la réforme sportive de 1977 à l'issue de laquelle les clubs se sont retrouvés sans ressources après le désengagement des sociétés avec lesquelles ils étaient rattachés. C'est pourquoi, les entreprises appelées à investir dans les clubs devraient les faire bénéficier de leur expérience en matière de gestion pour les restructurer et leur permettre d'avoir une administration professionnelle digne de ce nom.» Par ailleurs, Kerbadj, qui est également membre du bureau fédéral, n'a pas manqué de critiquer le retard qu'accuse l'application des mesures d'accompagnement du professionnalisme en Algérie décidées par l'Etat dans le cadre de la loi de finances 2010. «Trois années après le lancement du professionnalisme, la majorité des mesures décidées par l'Etat dans le cadre de la loi de finances 2010 n'a pas encore été appliquée. Un tel constat est regrettable. Jusqu'à ce jour, pratiquement rien n'a été fait», a déploré Kerbadj.