Après le mouvement de grève observé la semaine dernière, les fonctionnaires du secteur de solidarité nationale entendent radicaliser leur mouvement pour se faire entendre par le ministère de tutelle. Ils menacent de boycotter les colonies de vacances et les festivités de la Journée internationale de l'enfant qui coïncide avec le 1er juin. La menace de ce syndicat, représentant quelque 200 000 fonctionnaires, sera mise à exécution, précise Farid Bouguerra, président du l'Union nationale des fonctionnaires du secteur, si le ministère ne les convoque pas pour reprendre le dialogue et discuter des questions en suspens. «Nous attendons sa réponse et son attitude pour décider de l'option à donner à notre action de protestation», dira le syndicaliste qui impute la responsabilité du malaise du secteur à l'attitude de la tutelle. «Cette dernière, au lieu de les inviter à la table des négociations, recourt à la répression et à l'intimidation», a-t-il regretté. Il s'est référé dans ce sens à la démarche du ministère qui, pour casser leur mouvement, a procédé à des retenues sur salaires des grévistes. En effet, des directives, portant des ponctions sur les salaires des travailleurs adhérents au débrayage initié par le syndicat du secteur, ont été données par le ministère aux directeurs de l'action sociale, aux responsables de Diar Errahma ainsi qu'aux centres d'accueil des femmes victimes de violences. Le syndicat, qui rejette haut et fort cette manière de faire, réclame, la levée de cette décision, tout en indiquant que «la répression ne fait qu'attiser la colère». En effet, en l'absence d'une prise en charge efficiente de leurs revendications, l'union affiliée au Syndicat nationale des personnels de la Fonction publique (Snapap) a observé une grève de quatre jours depuis le 20 mai dernier. Une grève qui sera reconduite, selon le syndicat, qui se dit prêt à revenir à la charge si la tutelle persiste dans sa position. Pour trancher cette question, le syndicat réunira, aujourd'hui, son conseil national, a précisé son président, tout en menaçant d'un nouveau rebondissement si le ministère cherche à gagner du temps. Sur le plan local, la détermination des fonctionnaires reste intacte. Une détermination que le syndicaliste traduit par les rassemblements qui se préparent par les unions et les secrétariats de wilayas pour faire entendre leur voix aux autorités locales.