Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Le mouvement de grève de trois jours, initié par le conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a été différemment suivi à travers les différentes wilayas du pays. Les animateurs de ce mouvement de protestation parlent d'un taux de suivi dépassant les 65% à l'échelle nationale. Si dans la capitale, le taux de suivi était relativement faible en raison du travail de casse effectué par l'administration, à Béjaïa, l'ensemble des communes était hier complètement paralysé. A Tizi Ouzou, le taux de suivi était de 75%, alors qu'à Sidi Bel Abbès et Oran, il était respectivement de 70 et 60%. A Chlef, les communes étaient bloquées à hauteur de 40% et à Médéa à 25%. Ali Yahia, porte-parole de ce conseil, est persuadé que ce pourcentage sera revu à la hausse aujourd'hui, au deuxième jour du débrayage. A Alger, la grève a été observée dans les communes de La Casbah, Baba Hassen, Chéraga et Rouiba. «L'administration a été instrumentalisée pour casser notre action de protestation. Elle a diffusé un communiqué dans toutes les communes disant qu'il n'y a pas de grève et que celle-ci a été gelée parce que le syndicat a trouvé un terrain d'entente avec la tutelle», a affirmé Ali Yahia qui explique que la confusion créée par ce communiqué a déstabilisé en quelque sorte les fonctionnaires. «Ces derniers subissent une forte pression, surtout à Alger. A chaque fois que notre syndicat appelle à une action de protestation, l'administration utilise tous les moyens pour torpiller notre mouvement de contestation», note notre interlocuteur. Ce dernier dénonce le parti pris de l'administration et les subterfuges utilisés par certains syndicalistes pour casser le mouvement. «A la veille de notre mouvement de grève, certaines parties ont annoncé qu'une réunion a regroupé les syndicats des communaux avec les responsables du ministère de l'Intérieur et qu'à cet effet, la tutelle s'est engagée à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans les plus brefs délais. C'est du leurre», observe Ali Yahia qui précise qu'à l'heure actuelle, les fonctionnaires de ce secteur travaillent toujours dans des conditions précaires. «Depuis plus de trois ans, la tutelle ne cesse de ressasser ce discours et les fonctionnaires n'ont rien vu venir. Si le statut est au niveau de la direction de la Fonction publique pourquoi avoir attendu la veille de notre débrayage pour l'annoncer», s'indignent les contestataires qui disent percevoir un salaire qui n'avoisine pas les 10 000 DA. Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Parmi ces préoccupations, la promulgation du statut particulier, le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la non-ingérence des administrations dans les affaires syndicales, l'abrogation de l'article 87 bis empêchant l'augmentation du SNMG, être associés à l'élaboration du nouveau code du travail et l'intégration des contractuels et des vacataires.