Le bras de fer continue entre le ministère de la Solidarité et les fonctionnaires du secteur, en grève depuis lundi dernier. Ces derniers ont dénoncé la démarche ministérielle portant sur des ponctions sur salaires. Cette mesure qualifiée «d'injuste et d'illégale», traduit, selon l'Union nationale des fonctionnaires du secteur de la solidarité, «bel et bien les désengagements du ministère qui leur a promis une prise en charge de leurs doléances». Le syndicat affilié au Syndicat national des personnels de la Fonction publique (Snapap) rejette, par la voix de son président, «le recours du département ministériel à la répression et à l'intimidation pour faire taire les grévistes». Contacté hier par téléphone, le syndicaliste, qui se dit «surpris et frustré», a affirmé «qu'au lieu d'engager un dialogue pour négocier les points en suspens, nous avons été surpris par cette décision». Ce qu'il considère comme une «transgression» d'un droit légitime, conféré par la Constitution et les lois de la République. Selon les syndicalistes, «des directives, portant des ponctions sur les salaires des travailleurs adhérents au mouvement de débrayage initié par le syndicat représentant quelque 20 000 fonctionnaires, ont été données par le ministère de la Solidarité et de la Famille aux directeurs de l'action sociale, aux responsables de Diar Errahma ainsi qu'aux centres d'accueil des femmes victimes de violences». Considérant ce mouvement comme «une entrave paralysant les services du secteur», le ministère était catégorique dans sa décision. Dans une correspondance datant du 20 mai et signée par le secrétaire général du ministère par intérim, le ministère a ordonné à ces responsables la mise en œuvre de la directive portant sur les ponctions sur salaires. Insatisfaite de l'avancement de la plate-forme des revendications suite aux résultats «décevants» des rounds de dialogue avec les responsables du ministère, l'Union des travailleurs de la solidarité a décidé de renouer avec la protestation pour faire valoir ses droits socioprofessionnels. Suite à «l'échec» de la rencontre du 30 avril, le conseil du syndicat, réuni le 19 mai, a décidé de reconduire son mouvement en appelant à une grève de quatre jours. Cet énième débrayage, qui sera accompagné d'un sit-in jeudi prochain devant le siège du ministère, a connu «une forte mobilisation», selon le syndicaliste, qui l'a estimée à 70 %, durant les deux premiers jours. «Ce mouvement pourrait être reconduit si le dialogue reste toujours en panne», souligne le syndicat.