Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a affirmé hier que la réforme budgétaire, dont le projet de loi organique relative aux lois de finances (LOLF) représente le principal aspect, constituait un axe essentiel dans la réforme de l'Etat. S'exprimant lors du premier forum sur la gestion publique en Algérie, M. Djoudi a indiqué que le projet de la LOLF, récemment adopté par le conseil du gouvernement qui constitue «le soubassement juridique de cette réforme budgétaire» sera accompagnée d'une refonte du mode de gestion du budget de l'Etat par une approche «novatrice» dans la gestion publique et la mise en place d'une gouvernance budgétaire basée sur la culture de résultat et de performance dans la gestion des dépenses de l'Etat. Tous ces volets devraient être pilotés par un système d'information performant afin de permettre aux fonctionnaires d'avoir «une meilleure maîtrise des outils de gestion du budget de l'Etat», a poursuivi le ministre. Cette démarche doit, en outre, inclure une liberté d'action combinée à une plus grande responsabilité de la part des agents publics en matière de gouvernance et de résultats sur le moyen terme. Par ailleurs, un responsable du ministère, Belkacem Aït Saâdi, a indiqué que l'exercice 2012 verrait la mise en œuvre progressive de cette réforme visant à aller vers des budgets sectoriels pluriannuels. Les dispositifs juridiques, techniques et humains nécessaires pour l'accompagnement de ce processus seront mis en place d'une façon progressive, a-t-il expliqué en marge du forum. Selon lui, les expériences similaires vécues au Canada et en France ont montré qu'il faudrait au moins entre 3 à 4 exercices pour mener à terme ce processus en fonction de la performance du système d'information mis en place. Le premier forum sur la gestion budgétaire en Algérie a ouvert ses travaux, hier à Alger, en présence des hauts fonctionnaires en charge de la gestion budgétaire au sein des ministères et administrations publiques. Ce forum a abordé la performance dans les grandes administrations publiques algériennes avec «la préoccupation de croiser les regards de spécialistes algériens et experts étrangers» sur cette question. Quatre tables rondes ont été consacrées à la loi organique relative aux lois de finances, au cadre de contrôle de la dépense publique et aux expériences de réformes budgétaires conduites dans d'autres pays, ainsi qu'au rôle et la place des systèmes d'information dans les grands projets de transformation financière et budgétaire. Le forum a été aussi l'occasion de faire le point sur les chantiers de réformes en cours en Algérie, ajoute la même source.