Le dernier examen du baccalauréat a connu 1245 défections de candidats qui ont préféré ne pas affronter cette épreuve ou carrément jeter l'éponge après avoir tenté leur chance. Les chiffres rendus publics par la direction de l'Education de la wilaya d'Oran laissent perplexes dans la mesure où ils ne prennent pas en considération des cas d'abandon signalés au troisième jour de l'examen, lors de l'épreuve de philosophie marquée par un mouvement de panique parmi les candidats. Des sources ont affirmé que les quatre centres d'examen de la wilaya affectés à la série lettres ont connu des abandons d'étudiants, notamment parmi les candidats libres qui ont préféré quitter les salles de cours après avoir découvert la teneur des sujets de philosophie qui leur ont été proposés. Certes le gros lot des absents est constitué de candidats libres mais cela ne renseigne pas réellement sur le phénomène de l'abandon qui semble avoir pris, cette session, une proportion alarmante sur laquelle devraient se pencher les spécialistes. Sur ce plan, des enseignants affiliés aux syndicats autonomes (CNAPEST, SNAPEST et CLA), rejettent la balle dans le camp de la tutelle qui aurait failli dans la préparation de cet examen. Pour eux, les élèves n'ont pas été bien préparés pour le jour de l'examen. «Durant toute l'année scolaire, le débat était concentré sur le seuil des cours concernés par les épreuves et l'essentiel a été éludé. Il s'agissait de mettre l'élève dans les conditions de l'examen pour lui permettre d'affronter ce test avec aplomb. Même le bac blanc, censé donner au candidat un avant-goût de l'épreuve fatidique du baccalauréat, a été engagé cette année dans le pur style des compositions», affirment des syndicalistes qui ne manqueront pas d'appeler la tutelle à sévir contre tous les candidats convaincus de fraude et à envisager des solutions pour les autres qui ont subi la pression des perturbateurs lors de l'épreuve de philosophie. Les chiffres de la direction de l'Education indiquent que seuls 142 candidats scolarisés ont raté l'examen du bac pour différentes raisons dont notamment la maladie, justifiée par des certificats dûment établis par des médecins. «C'est un taux élevé qui doit en principe susciter une réaction de la tutelle. Même les défections dans les rangs des candidats libres sont élevées (1019), et cela doit en principe pousser la tutelle à réagir en mettant sur pied des conditions qui doivent pousser les candidats à se sentir mieux engagés et contraints à assister aux épreuves. Il y va de la crédibilité de cet examen», affirment nos interlocuteurs. Par ailleurs, concernant les rumeurs de tentatives d'organiser des marches par certains candidats au bac, nous avons appris que certaines pages Facebook ont tenté de mobiliser des internautes. «Certains lycéens ont consulté ces pages, mais sur quelle base doivent être organisées ces marches ? Pour dénoncer ou exiger quoi ? Nous avons eu vent que le ministère prendra en considération les troubles qu'ont connus certains centres d'examen lors des délibérations des jurys. Il vaut mieux attendre la suite des événements. On parle de rachat mais on n'a pas encore fixé son seuil», affirment des parents qui semblent inquiets pour l'avenir de leurs enfants, eux qui précisent qu'ils attendent les résultats du cac et surtout attendre ce qu'il offre comme débouchés à leur progéniture. «Un bac avec un choix de filières d'études supérieures très limité ne vaut rien. Il faut attendre pour voir», soulignent-ils.