Constat - Le bac, cette année, a été particulièrement marqué par des dérapages et dépassements commis par les candidats, compromettant, une fois de plus, la crédibilité de cet examen. Il s'agit d'une première dans les annales du baccalauréat. Furieux et choqués, les candidats ont laissé libre cours à leur colère face à des sujets qui les dépassent de loin vraisemblablement. Accostés près des centres d'examens, les candidats avaient visiblement beaucoup de difficultés à aborder les sujets d'examens et à évoquer le travail accompli, tant leur frustration était grande. Voulant, éventuellement, élever le niveau et donner une autre face à un diplôme connu pour sa médiocrité, le ministre de l'Education a-t-il pris en compte le niveau des lycéens ? Bien que les professionnels du secteur ne se soient pas encore exprimés sur ces retraits, protestations et actes de violence dans les salles d'examens, ces mouvements dévoilent, une fois encore, la vulnérabilité des candidats à affronter les épreuves difficiles. Contrairement aux assurances de la tutelle qui ont tendance à minimiser le désordre, les examens ne se sont pas déroulés dans de bonnes conditions. Les maths et la philosophie ont laissé place à des dépassements qui transgressent les principes même des examens. Violences physiques à l'égard des enseignants, usage d'armes blanches pour que surveillants tolèrent la tricherie, du téléphone en classe pour avoir les réponses... sont autant de comportements enregistrés à travers plusieurs wilayas et qui ont nécessité l'intervention des agents de sécurité pour imposer l'ordre et le calme. Outre les sujets de mathématiques qui ont été longs et difficiles et poussé certains élèves à boycotter le reste des épreuves, la philosophie a été la goutte qui a fait déborder le vase. Les candidats se sont insurgés violemment, reflétant ainsi l'image du produit de l'Ecole algérienne. Sous prétexte que les sujets ne figuraient au programme scolaire, les élèves de la filière lettres et philosophie ont commencé à casser des chaises et des tables. «J'ai failli m'évanouir», «ce n'est pas donné», «nous ne sommes pas des Albert Einstein», « demandez au ministre de descendre à Alger-centre, nous avons des choses à lui dire» sont autant de propos émis par des candidats dans plusieurs lycées d'Alger et dont les visages exprimaient tout sauf la satisfaction et l'espoir d'avoir le bac.