L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) en a ras-le-bol de la gestion anarchique des marchés, particulièrement durant le mois de Ramadhan. L'UGCAA appelle les ministères du Commerce et de l'Intérieur et des Collectivités locales à retirer la gestion des marchés aux communes. Le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar, a accusé, lors d'un point de presse organisé hier au siège de son organisation, les élus locaux de faire dans l'anarchie totale et de ne respecter aucun règlement ni objectif dans la gestion des marchés. A cet effet, il demande que la gestion leur soit retirée définitivement. «Les communes ont prouvé qu'elles ne sont pas à la hauteur pour gérer les marchés. Elles n'assument pas leurs tâches», a t-il estimé. Selon lui, «les marchés connaissent actuellement un manque flagrant d'insécurité, d'hygiène et de moyens, sans oublier qu'ils sont entourés de marchés parallèles où règne un désordre total». Le même conférencier propose à ce que la gestion des marchés soit confiée à des entreprises publiques, industrielles et commerciales (épics), ou encore qu'ils soient affiliés aux marchés de gros. Le porte-parole de l'UGCAA a, par ailleurs, assuré que «les prix des fruits et légumes ne connaîtront aucune augmentation durant le mois de Ramadhan, et ce, en raison de la disponibilité de ces produits en quantité». Les 43 marchés de gros que compte l'Algérie ont reçu, dit-il, «la garantie par les producteurs et les agriculteurs pour un approvisionnement régulier des fruits et légumes, non seulement durant le mois de Ramadhan, mais pour les quatre mois à venir». Il craint, en revanche, une augmentation de l'écart des prix entre les marchés de gros et les marchés de détail. Dans ce cadre, M. Boulenouar remet en cause la mauvaise gestion de la chaîne de distribution et le manque de chambres froides pour le stockage, ainsi que le manque de marché de proximité et d'espaces de vente de détails. C'est pour toutes ces raisons qu'il demande à ce qu'on accélère l'ouverture des espaces commerciaux fermés. Ahmed Malha, ingénieur en agronomie, a, pour sa part, mis la lumière sur les paradoxes que connaît le secteur de l'agriculture. Il regrette que le pays ait eu recours à l'importation de fruits et légumes, alors la superficie des terres agricoles est énorme. «La superficie consacrée à l'agriculture en Algérie est de 400 000 hectares avec une production de 85 millions de quintaux», précise l'ingénieur, qui s'étonne que l'Algérie continue à importer plus de 95% de semences. Ceci, précise-t-il, «se répercute automatiquement sur le prix des produits agricoles sur les marchés». Dans ce contexte, M. Malha s'est interrogé sur le vrai rôle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «Le rôle de la tutelle n'est pas seulement de noter les chiffres de la production, il doit aussi trouver des solutions étudiées, afin de diminuer les importations de semences et autres engrais.» Pour développer le secteur, il est urgent, selon lui, d'engager «des recherches scientifiques».