Les agents de la garde communale entendent investir de nouveau le terrain de la protestation en annonçant un sit-in national le 29 juin au cimetière d'El Alia à Alger pour mettre la pression sur le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. La coordination nationale représentant ce corps s'apprête à organiser une action de «grande envergure» pour réclamer la prise en charge des points de leurs revendications en suspens. En tête de ces points, la classification du dossier des gardes communaux parmi ceux des victimes du terrorisme. Le porte-parole de ce corps, Aliouat Lahlou, contacté par nos soins, a indiqué : «Nous voulons exprimer, par cette énième action, notre colère contre le département de l'Intérieur qui «refuse» de résoudre nos doléances en dépit de ses multiples promesses. Le choix de la date n'est pas fortuit, selon le syndicaliste, qui a précisé que celle-ci coïncide avec l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Ainsi, des milliers de gardes communaux feront le déplacement pour, à la fois, rendre hommage à cet homme, symbole de nationalisme, et manifester leur lassitude contre le gouvernement qui «les a mis à l'écart» après avoir servi le pays dans la décennie noire. Et ce n'est pas tout, car le sit-in sera suivi par une marche vers l'Assemblée nationale populaire (APN), a fait savoir le porte-parole des gardes communaux. Le syndicaliste, qui revient sur les dernières déclarations faites depuis Oran par le ministre du secteur, n'a pas manqué de critiquer «le double discours» adopté par M. Ould Kablia. Un double discours qu'il explique par l'annonce, d'une part, de l'ouverture du dialogue avec les concernés, et la prise en charge de leur revendications, et, d'autre part, par la fermeture définitive de leur dossier. Pour ce corps, qui refuse de lâcher prise, ce dossier ne sera jamais fermé avant de trouver des solutions «urgentes et efficientes» à ce qu'il appelle des «zones d'ombre». Parmi celles-ci, l'unification des pensions des agents qui ont bénéficié de la retraite dite relative, la prime de fin de service ainsi qu'une prise en charge médicale. Les multiples actions de protestation organisées par les gardes communaux, dont la dernière remonte à février, avaient été vaines en raison des mesures de répression à l'égard des contestataires.