L'ancien secrétaire du colonel Amirouche de l'historique wilaya III, Djoudi Attoumi, est revenu mardi après-midi à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l'occasion du sixième Festival international de la littérature et du livre de jeunesse, sur le rôle que la génération actuelle doit jouer dans l'écriture de l'Histoire, «plus de la moitié des anciens maquisards ne sont plus de ce monde. Il est donc plus qu'urgent de profiter des témoignages de ceux qui ont fait la guerre de Libération nationale. Il faut immortaliser les dires, les déclarations et les affirmations de chaque moudjahid par l'écriture et l'enregistrement de films», dira à l'assistance, composée essentiellement d'étudiants et de lycéens, Djoudi Attoumi. L'orateur soutiendra que ce n'est pas seulement aux anciens maquisards d'écrire l'Histoire. «Chacun d'entre nous pourra jouer un rôle prépondérant dans la préservation de la mémoire des chouhada et surtout de faire passer le message aux générations futures sur ce qui s'est passé en Algérie durant la période coloniale. C'est un devoir pour tous les Algériens et surtout les jeunes et les étudiants. On n'a pas de temps à perdre pour rédiger objectivement notre glorieuse Histoire contemporaine, tant que certains de ceux qui ont survécu à la guerre sont toujours de ce monde, mais ils ne resteront pas là pour l'éternité», avertira l'orateur. Sur un autre volet, Djoudi Attoumi, né en 1938 à Aït Oueghlis et qui a rejoint les rangs de l'ALN dès 1956, abordera longuement les souffrances endurées par les maquisards dans le maquis. «Nous avions l'impression que la délégation extérieure nous avait abandonné. On était livrés à nous-mêmes, manquant d'armes, de munitions, de médicaments et d'autres moyens nécessaires. Nous avons résisté à la quatrième puissance mondiale dans les maquis dans des conditions intenables et nous n'avions que notre courage», fera rappeler l'ancien officier de l'ALN. «C'est grâce au courage de l'ALN que le peuple algérien est sorti victorieux en 1962, persiste le conférencier, qui a su captiver l'oreille de l'assistance. Djoudi Attoumi estime que le conflit entre l'intérieur et l'extérieur est plus important qu'on ne le pense. Des litiges qui ont porté d'énormes «souffrances et sacrifices aux combattants». Pour lui, l'opération jumelle, qu'il citera comme exemple, avait porté un sacré coup aux maquisards qui ont été presque isolés sur le champ de combat». Auteur de cinq ouvrages sur la guerre de Libération nationale, Djoudi Attoumi, connu pour sa franchise et qui accorde un intérêt particulier au moindre détail des faits de l'Histoire, regrettera, et sans ambages, que ceux qui se sont succédés au pouvoir depuis 1962 ignoraient presque ce que le peuple algérien a vécu durant la guerre. «La plupart des décideurs algériens qui ont pris les rênes du pouvoir n'étaient pas vraiment sur le terrain durant la révolution et n'ont pas vécu avec le peuple et les maquisards qui affrontaient les affres de l'armée coloniale», témoigne Djoudi Attoumi.