Les électeurs israéliens ont choisi, en ce 10 février 2009, leurs nouveaux représentants à la Knesset parmi les 33 partis en lice. Prévues en 2010, les élections ont été avancées après la démission du Premier ministre Olmert. kadima (centre-droite) de Tzipi Livni serait sortie victorieuse du scrutin avec 28 sièges, devançant d'un seul siège le parti Likoud. Cependant, la commission centrale des élections annonce que ces résultats restent encore non officiels en attendant le dépouillement du vote des militaires. Les travaillistes d'Avoda, à leur tête Ehud Barak, ministre de la Défense, ont subi une défaite sans pareil et cèdent leur place en tant que troisième force politique du pays au parti ultranationaliste Israël Beitenou dirigé par Avigdor Lieberman. Ce parti d'extrême droite qui disposait de 11 parlementaires depuis le scrutin de 2006 connaît une percée alarmante. Sa campagne électorale fut essentiellement axée sur l'opération «Plomb durci» dans laquelle il reprochait à Olmert d'avoir stoppé l'offensive de Tsahal à l'intérieur des territoires palestiniens. Pour lui, il aurait fallu «finir le travail» et faire «ce que les Américains avaient fait aux Japonais». Favorable à l'émergence d'un «Grand Israël», Lieberman rejette la conception d'un Etat binational et le principe de «paix contre des territoires». Son programme œuvre à chasser le plus loin possible les Palestiniens, quitte à troquer avec eux des territoires. Son autre cible, les Arabes israéliens (constituent 20% de la population) qu'il qualifie de «5e colonne» à l'intérieur d'Israël et dont il conteste la citoyenneté. Il se dit prêt à rejoindre une coalition avec le Likoud et son alliance s'ils s'engageaient à extirper Ghaza des mains du Hamas. Netanyahu et Livni devront sans aucun doute composer avec Israël Beitenou pour la constitution du prochain gouvernement. Il faudra s'attendre à de longues tractations pour désigner le successeur de Ehud Olmert. Mais que gagnent les Palestiniens à travers ces élections ? On est tenté de dire «Hadj Moussa - Moussa Hadj». Tzipi Livni, présentée comme la plus modérée de la droite israélienne reste tout de même l'une des maîtres d'œuvre de l'offensive contre Ghaza et ne s'était pas privée de se féliciter après les bombardements : «Nous avons détruit la moitié de Ghaza et tué des centaines de terroristes.» Netanyahu, opposé aux accords d'Oslo, refuse l'idée du retrait de Cisjordanie et n'exclut pas l'implantation de nouvelles colonies (il avait annoncé qu'il autoriserait de nouvelles constructions en Cisjordanie). Son parti soutient que «Jérusalem doit rester la capitale de l'Etat d'Israël». Il refuse d'entendre parler de la création d'un Etat palestinien. Lieberman, le plus extrémiste, est connu par son leitmotiv d'une guerre à outrance contre les Palestiniens. Le processus de paix n'est pas prêt d'être instauré avec des politiques qui refusent d'appliquer les résolutions de l'ONU.