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«L'Algérie a d'excellents chirurgiens plasticiens» Chirurgien esthétique, pionnier de la discipline, le Dr Madjoudj pratique cette profession dans sa clinique privée à Clairval. Il a accepté de répondre à nos questions.
On entend de plus en plus parler de chirurgie esthétique en Algérie. Comment expliquez-vous la fascination qu'elle exerce sur nos concitoyens ? Grâce à vous, les médias, la chirurgie esthétique est de plus en plus vulgarisée en Algérie. Et puis, cette chirurgie est également médiatisée à l'étranger. Les gens se rendent comptent qu'elle n'est pas seulement un confort, mais une nécessité dans certains cas pathologiques. D'où la différence entre la chirurgie esthétique et réparatrice. Pouvez-vous nous expliquer cette différence ? Les deux chirurgies font partie de la chirurgie plastique. La chirurgie esthétique réduit les disgrâces anatomiques ou congénitales. Elle restreint les bourrelets graisseux, atténue les rides, remodèle les seins ou le nez, affine la silhouette, etc. La chirurgie réparatrice concerne les patients qui présentent des séquelles de traumatismes du visage, des séquelles de brûlures, des cicatrices traumatiques, des pertes de tissus (ablation du sein…) des malformations… Elle tend à faire retrouver la forme normale au prix de plusieurs interventions et de nombreuses cicatrices. Depuis quand cette chirurgie existe-t-elle en Algérie et pourquoi connaît-elle un essor ? La chirurgie esthétique a tout le temps existé en Algérie. Je la pratique régulièrement depuis 20 ans. Je ne sais pas s'il y a un essor comme vous le dites de la chirurgie esthétique en Algérie, mais je constate de plus en plus d'intérêt de la part des médias pour notre activité. La chirurgie esthétique en Algérie est-elle aussi développée que chez nos voisins tunisiens ? Nos amis tunisiens s'inscrivent dans une optique radicalement différente de la nôtre. En effet, ils ont investi dans le tourisme médical. Leur démarche est commerciale : elle consiste à proposer des forfaits pour un séjour touristique et une opération chirurgicale. Notre démarche à nous est purement médicale. Vu les mœurs et les traditions conservatrices de notre société, cette chirurgie pourrait-elle un jour accéder à la «normalité» ? Mais c'est déjà le cas. Nos patientes viennent souvent accompagnées par un membre de leur famille, souvent le père ou la mère Justement, parlez-nous de vos patients. Quelle est la tranche d'âge dominante ? Quel est leur niveau intellectuel, leur sexe, leur milieu social ? La clientèle est très diversifiée. Mais c'est généralement des femmes de 20 ans et plus de la classe moyenne. Quelles sont les interventions les plus demandées ? Les augmentations mammaires, les rhinoplasties, et les liposucions pour la chirurgie esthétique… La reconstitution du sein après un cancer, l'effacement des séquelles de traumatisme et de brûlures pour la chirurgie réparatrice. Y a-t-il des demandes extravagantes ? C'est rare. En général, les personnes qui ont ce type de demande consultent à l'étranger. On parle de prix très concurrentiels comparativement à ceux pratiqués à l'étranger. Vous pensez que c'est l'argument le plus solide pour convaincre le patient de faire son intervention en Algérie ? Les prix sont plus intéressants certes, mais, surtout, nous avons ici en Algérie d'excellents chirurgiens plasticiens. Le patient a aussi l'avantage de la proximité et la couverture légale. Le prix n'est que la cerise sur le gâteau. Comment la chirurgie esthétique est-elle réglementée en Algérie ? Le cadre juridique est le même que pour les autres disciplines médicales. Dans les pays développés où cette chirurgie est largement pratiquée, la justice est plus sévère, car il s'agit de chirurgie de confort. La justice se base sur l'obligation d'information du patient, sur l'obligation de moyens mis à sa disposition pour l'opération et l'obligation de technicité du médecin, c'est-à-dire la compétence. En cas d'insatisfaction du patient, quelles sont les procédures à suivre (des deux côtés) pour éviter d'éventuelles tracasseries judiciaires ? Il faut avant tout éviter d'en arriver à cet extrême. Le médecin doit expliquer en détail au patient l'opération ainsi que les risques encourus, car comme dans toutes les disciplines médicales, il y a des risques à ce que l'intervention ne réussisse pas. Le mythe du miracle n'existe pas. Que pensez-vous des réticences d'ordre religieux ? Vous savez, un médecin doit avant tout soigner ses patients. Et ceux qui s'adressent à nous sont en situation de «détresse psychologique» due à leur disgrâce. Notre intervention leur permet de reprendre confiance en eux.