A quoi ont servi les actions musclées menées il y a une année par les services communaux en matière de libération de la voie publique avec plusieurs mises en demeure et quelques saisies adressées aux contrevenants ? La réponse à cette question est toute simple : les commerçants ont compris que les services concernés ne mènent que des actions sporadiques et relâchent juste après leur pression et leur vigilance. Par conséquent, vaut mieux laisser passer l'orage et revenir à la charge. Le squat des trottoirs pour des activités commerciales semble avoir été institué au point où les piétons semblent avoir choisi la voie de la résignation. Les rues Soufi-Zoubida et Zaoui-Mohamed à Maraval ainsi que l'avenue des Martyrs, qui a changé d'appellation pour devenir celle de la faïence en raison de la forte présence de magasins de vente de matériaux de construction, sont les exemples les plus illustratifs de cette anarchie qui a pris de l'ampleur en ce mois de Ramadhan et ce, devant l'absence des services concernés. Plusieurs sont les grossistes qui déchargent le matin d'importantes quantités de marchandises sur le trottoir et qu'ils écoulent durant la journée doublant ainsi le volume des marchandises que peut contenir leurs magasins. Sucre, semoule, huile, boissons, détergents et autres marchandises sont étalées et le client n'a qu'à stationner à côté ou sur le trottoir pour effectuer son chargement. Dans ces quartiers, on est passé à une vitesse supérieure en s'équipant de déchargeurs (Clark) qui font les navettes entre le semi-remorque et le trottoir, ou bien entre le grossiste et d'autres revendeurs. Cette anarchie survient dans des zones d'habitations avec plusieurs établissements scolaires ainsi que des mosquées vers lesquelles des vieillards s'y rendent plusieurs fois durant la journée. Ces piétons, dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, sont obligés de prendre des risques en allant emprunter la voie carrossable.