L'organisation terroriste de Hattab a fait appel à des Marocains pour dénaturer des discours officiels de Bouteflika ainsi que diverses lois de la République. Il semble que notre pays ne maîtrise pas assez les nouvelles technologies, notamment l'informatique. Cela se traduit par des carences en matière de sécurisation des sites. A noter, dans ce sens, que divers sites Internet appartenant à des institutions étatiques ont fait l'objet de piratages par des «hackers» aux fins de les «intoxiquer». Constituant une excellente et fiable courroie de transmission de messages et de propagande et dont l'impact est sans limites, des hackers n'ont pas hésité à dénaturer «des messages et discours du Président de la République et de certains parlementaires ou autres personnes du monde médiatique». En termes clairs, le site de la présidence, de l'APN et de certains titres de la presse ont fait l'objet d'intrusion de la part de «hackers» dont l'origine serait, selon des sources sécuritaires, des Marocains. Il va sans dire que la multiplicité des providers (Gecos, Cerist, P et T à Alger, Oran, Annaba, etc.) et l'absence de procédures pratiques anti-intrusion (facteur facilitant l'accès) a permis à ces hackers de s'introduire au sein des sites à partir de Marrakech et Rabat (Maroc). Cet acte, relevant de la cybercriminalité et qui plus est, difficile à réprimer, paraîtrait insignifiant pour certains profanes, mais, en réalité, cette nouvelle forme de criminalité est une atteinte grave aux libertés individuelles, à la sécurité nationale (manipulation d'informations sécuritaires), à l'économie (intrusion dans des sites bancaires aux fins de décourager les investisseurs aux travers d'atteinte et de falsification des opérations commerciales et financières, etc.) à l'intégrité des pays (messages subversifs et autres propagandes). Le caractère transnational des réseaux entrave, il faut le dire, toute action des services répressifs dans leur traque des délinquants informatiques. A titre indicatif, le cybercrime en Algérie touche également divers domaines, tels que la contrefaçon de décodeurs numériques (cartes TPS et Canal Satellite, etc.), les atteintes aux propriétés intellectuelles (duplications frauduleuses de logiciels...). Le terrorisme, devant autant de facilités, a profité de cette opportunité pour étendre ses tentacules et coordonner ses actions à travers le monde. En Algérie, les services de sécurité ont entrepris, en septembre 2001, un certain nombre d'opérations de perquisitions dans des locaux et entreprises pour mettre un terme aux réseaux de transmission ainsi que procéder à l'arrestation des auteurs dont l'appartenance aux groupes terroristes a été avérée. Ces opérations entreprises, à titre d'exemple à Corso et Boudouaou (Boumerdès), ont permis la saisie d'un important lot de matériels informatiques, des tracts subversifs émanant du Gspc et des extraits de manuscrits provenant du site Internet du Maol, un important lot de cartouches, du plastic (explosif) et autres matériels ayant servi aux groupes terroristes salafistes et autres. A préciser que «les pirates doublés de terroristes» se seraient introduits d'une manière illicite dans les machines hébergées au niveau du réseau Agrafix (USA) pour atteindre les sites étatiques et ceux de certains titres de presse. Profitant d'une faille du système, les pirates ont effectué des transferts de fichiers et fait disparaître certains autres. Lors d'une des opérations des forces de sécurité, le propriétaire d'un cybercafé, un certain Chelmoun, a réussi à prendre la fuite et à rejoindre le maquis. Il a été abattu six mois après, lors d'un accrochage sur la chaîne montagneuse avoisinant la wilaya de Boumerdès. Il faut, néanmoins, indiquer que les réseaux démantelés par les forces de sécurité, à Corso et Boudouaou ont été suivis par l'anéantissement d'autres réseaux similaires implantés à travers le territoire national. Le danger perpétuel que constitue cette forme de criminalité incite les pouvoirs publics à réagir, d'où la nécessité d'une maîtrise du phénomène, une meilleure compréhension et des moyens modernes pour lutter contre cette criminalité qui se particularise par ses formes nouvelles et des preuves matérielles souvent difficiles à établir avec exactitude.