Ils ont atteint, ce week-end, leur plus haut niveau depuis le 30 novembre 2000. A New York, le prix du brut de référence pour livraison rapprochée en février, s'est apprécié de 45 cents pour clôturer à 33,66 dollars le baril, après s'être déjà envolé de 84 cents mercredi dernier. Cette nervosité du marché est directement liée à la situation de préguerre qui prévaut en Irak. La découverte, par les experts de l'ONU, de têtes chimiques vides à Bagdad et la déclaration du chef des experts onusiens à la presse belge, Hans Blix, où il a qualifié la situation en Irak de «très tendue et très dangereuse» ont fait flamber les prix du brut, au même titre que la demande américaine de soutien de l'Alliance Atlantique en cas de conflit avec l'Irak. Les analystes américains du secteur pétrolier soulignent que «trop d'inconnues empêchent de prédire l'impact d'une guerre en Irak sur la production pétrolière». Selon le directeur du secteur de l'énergie au Centre des études internationales et stratégiques, Robert Ebel, les champs pétrolifères irakiens risqueraient d'être incendiés et certains seraient endommagés en Arabie Saoudite et au Koweït. Une telle situation, estime le responsable du Csis, risque de faire flamber les cours du baril jusqu'à 80 dollars. Face à cette éventuelle situation, des responsables de l'opposition irakienne auraient suggéré un déploiement de forces spéciales pour protéger les champs pétrolifères. Les réserves pétrolières irakiennes ont été estimées à 122 milliards de barils et le record de production a été atteint en 1979 avec 3,5 millions de barils par jour. Par ailleurs, deux autres facteurs ont considérablement influé sur le bouillonnement du marché. Le premier est lié au mauvais temps en mer du Nord qui empêche, depuis lundi dernier, tout chargement de pétrole à bord de tankers depuis les plates-formes situées dans la partie norvégienne en mer du Nord. Le second se rattache à la grève lancée, depuis le 2 décembre, au Venezuela qui paralyse l'industrie pétrolière et prive le marché de pas moins de 80 millions de barils quotidiennement, selon l'Agence internationale de l'énergie. Ce sont véritablement le doute et l'inquiétude qui s'installent plaçant ainsi le sort de l'économie mondiale dans de sombres perspectives.