Cette rencontre n'a pas répondu aux attentes citoyennes. Hormis le document de réflexion présenté par les coordinations de l'ex-daïra de Sidi Aïch en matière de perspectives politiques, aucune décision, à même de maintenir l'élan de solidarité suscité par l'action des détenus, n'est à retenir de cette rencontre. Des grandes décisions attendues de cette rencontre, il n'en fut rien, si ce n'est cette persistance à privilégier les démonstrations de rue. Cette rencontre, qui s'est vu perturbée par l'intervention de la police à une demi-heure du début des travaux, n'a, pour ainsi dire, pas répondu aux attentes citoyennes notamment en matière de solution à la crise. Les pourparlers engagés entre le président du CSC d'El-Kseur et le commissaire de la ville autour du maintien de la rencontre au lieu prévu initialement (lycée technicum) n'étant pas concluant, les délégués communaux ont été contraints d'opter pour le centre culturel de la ville et ce, en dépit des conditions dérisoires. Ce n'est que vers 21 h que les travaux ont débuté sérieusement par un tour de table concernant l'évaluation des actions des 1er et 12 janvier lesquelles étaient considérées «mobilisantes». En matière de perspective, les animateurs ont retenu une série de meetings populaires à travers certaines localités de la wilaya de Béjaïa. Concernant le document de réflexion, ces initiateurs préconisent «l'organisation d'une rencontre nationale sous la forme d'un forum ou d'une conférence» avec pour objet de «faire le bilan et explorer avec les différents segments de la société les voies et moyens pour la satisfaction des revendications citoyennes contenues dans la plate-forme d'El-Kseur». Tout en expliquant les éléments qui motivent présentement «l'ouverture et la concertation avec les acteurs sociopolitiques et l'élite de la région,» les rédacteurs de ce document de synthèse, «qui fera l'objet d'un débat lors du prochain mini-conclave», estiment que «l'ouverture est un devoir de responsabilité et une exigence d'efficacité» en la justifiant par la nécessité de «capitaliser l'élan de solidarité qui s'est exprimé tant au niveau national qu'international, faire jonction avec les régions du pays et briser la logique de ghettoïsation, construire un puissant réseau de solidarité avec les détenus et en faveur de la plate-forme d'El-Kseur, montrer que le mouvement citoyen peut transcender l'insurrection et diffuser l'information sur le mouvement citoyen». Par ailleurs, le MC de Béjaïa a rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle il fait état de «la lassitude de la population désemparée et meurtrie dans sa chair par la tragédie qui l'a touchée de plein fouet». Pour les animateurs du MCB «le grand espoir suscité par le mouvement citoyen doit être concrétisé par des mesures tangibles et urgentes à même de ramener la paix». Dans la déclaration sanctionnant les travaux de ce conclave ordinaire de l'intercommunale, les conclavistes saluent «la formidable mobilisation citoyenne constatée lors des actions en faveur des détenus du mouvement citoyen, ainsi que la cessation de la grève de la faim». N'étant pas du tout tendres avec les pouvoirs, les animateurs de la Cicb appellent «à la vigilance et à la mobilisation».