deux accords d'appui au programme de modernisation et de réforme de la justice. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohammed Charfi, a procédé hier, au siège de son département, à la signature avec le coordonnateur résident de l'ONU, Paolo Lembo, de deux accords d'appui au programme de modernisation et de réforme de la justice. Le premier consiste en la réalisation d'un établissement qui permettra la réinsertion sociale des détenus. Si le site d'implantation n'est pas encore défini, le ministre de la Justice a indiqué qu'il va fonctionner avec les énergies renouvelables (énergies solaire et éolienne) précisant que la période admise pour sa réalisation ne va pas dépasser les 36 mois. Pour le ministre, ce projet «est une nouvelle vision de la citoyenneté dans la mesure où il vise à mettre fin à l'esprit de marginalisation après une condamnation et à rentabiliser un potentiel au service de la société». L'éligibilité des pensionnaires à cet établissement se fera, selon Charfi, suivant deux conditions. La première tient à l'adhésion du pensionnaire lui-même et la seconde aux appréciations des experts (criminologues, psychologues,...). Le pensionnaire peut disposer à part entière de son pécule en tant qu'associé dans cette grande entreprise. De son côté, Paolo Lembo a relevé que ce projet est le plus important depuis l'existence des Nations unies en Algérie. «C'est la première fois que l'ONU contribue avec un gouvernement arabe à la réalisation d'un projet», précisant: «La symbolique de la réforme de la justice constitue une démonstration pour la démocratisation de la société.» Et d'ajouter: «Le projet constitue une expérience pilote qui sera suivie dans les parties du monde pour démontrer que la réforme de la justice est un chantier possible.» S'agissant des garanties pour l'aboutissement de cette réalisation, le ministre de la Justice a déclaré que la présence d'experts de renommée internationale, l'appui et la volonté affichée par l'ONU et la nature du projet inspiré directement des valeurs et des règles de travail de cette institution internationale constituent autant de garanties. Le second projet signé entre les deux parties consiste en la modernisation des infrastructures de la justice. Une modernisation qui ne se limite pas à l'équipement en matériel, mais qui consiste aussi à repenser les méthodes de travail et la relation entre l'inst, Charfi a informé qu'un arsenal de 52 projets de loi est en chantier s'inscrivant dans le cadre de la réforme de la justice. Le retour à la jurisprudence et le renforcement des droits de la défense seront consacrés lors de cette réforme au même titre que l'indépendance de la magistrature et la charte de déontologie où deux textes de loi seront examinés le 29 février lors du Conseil des ministres.