Le dernier quota de l'Organisation ne semble pas avoir arrangé les choses. «L'Opep, seule, ne dispose pas d'une capacité de production suffisante et disponible immédiatement, pour se substituer aux exportations de pétrole du Venezuela et de l'Irak», a estimé le Centre for Global Energy Studies (CGES). Cette analyse a été corroborée par M.Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie, dans un entretien accordé au journal El Watan, saoudien, hier. Lors de cet entretien, M.Khelil a déclaré: «L'Opep sera incapable de compenser sa baisse de production, estimée à quelque cinq millions de barils par jour (mbj), en cas de guerre contre l'Irak...Seuls deux membres du cartel, le royaume saoudien et les Emirats arabes unis, possèdent des capacités leur permettant d'augmenter leur production». Et d'ajouter, qu'il existe «un doute sur la capacité de l'Opep à répondre aux besoins du marché, car sa capacité maximum disponible est de seulement 3 mbj (..) venant du royaume saoudien et des Emirats». Le président de l'Opep et ministre de l'Energie qatari, Abdallah ben Hamad Al-Attiya, a affirmé, de son côté, mardi que «l'Opep pourrait décider d'augmenter sa production lors de sa prochaine réunion, prévue le 11 mars à Vienne, pour tenter de faire baisser les cours du brut». Le cas échéant, cette hausse serait la troisième depuis le 1er janvier. Le dernier quota de l'Opep de 24,5 mbj (effectif à compter du 1er février 2003), décidé à Vienne lors de la réunion ministérielle, le 12 janvier, ne semble pas avoir arrangé les choses. Pour rappel, l'Algérie, qui demande régulièrement une hausse de 1,3 mbj, vu l'amélioration substantielle de sa production, va bénéficier, dès le début du mois de février prochain, d'un supplément de 48.000, soit un quota de 782.000 mbj Par ailleurs, même si la situation au Venezuela reste le facteur dominant dans les fluctuations du marché, «l'indiscipline» chez certains membres de l'Opep qui, souvent, dépassent leurs quotas officiels respectifs, reste un autre souci pour le cartel. Ces deux éléments, une fois conjugués avec le retour du Venezuela, vont «dangereusement» inverser l'évolution du prix du baril. Le prix du brut a ouvert hier à 30,6 dollars, pour la livraison de mars, contre 30,74 dollars à la clôture du marché de Londres, la veille. Le panier-Opep était coté à 30,9 dollars, mardi, contre 31,21 dollars lundi. Cette légère fluctuation à la baisse s'explique, selon les analystes de Londres, par «les rumeurs, à propos de la situation au Venezuela, selon lesquelles, les pilotes des pétroliers, chargés de guider les tankers à travers les chenaux conduisant au Venezuela, pourraient mettre fin à leur grève».