Le marché pétrolier considère désormais que l'Irak sera un “exportateur imprévisible” pendant encore de nombreux mois, a estimé le Centre for Global Energy Studies (CGES) dans son rapport mensuel publié, hier, à Londres. “L'attitude du marché face aux exportations irakiennes a changé ces quatre dernières semaines. Désormais, il estime que le pays va rester une source d'approvisionnement incertaine pendant encore de nombreux mois”, note le CGES, un centre d'études spécialisé qui fait autorité sur le marché pétrolier. Face aux attaques incessantes perpétrées contre les oléoducs et les réseaux de distribution d'électricité, l'Irak est passé du statut d'“exportateur imminent” à celui d'“exportateur imprévisible”, explique le groupe d'études. “Ce changement d'attitude aurait dû pousser l'Arabie Saoudite — le seul membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) disposant d'une capacité de production supplémentaire — à accroître son offre pour compenser l'absence des barils irakiens”, estime le CGES. “Il est peut-être pertinent de se demander pourquoi le royaume n'a jusqu'à présent fait aucune démarche allant dans ce sens”, se demande le centre d'études. “À moins que la situation ne change considérablement et que les exportations irakiennes ne reprennent au galop dans les prochaines semaines, l'Opep ne devrait pas avoir à revenir sur son plafond de production avant début 2004”, ajoute le groupe d'études. Selon le CGES, les cours du pétrole devraient donc rester élevés au cours des six prochains mois, à moins que la situation en Irak ne s'améliore vraiment ou que l'Opep n'augmente sa production.