Le Centre for Global Energy Studies (CGES), basé à Londres, a estimé, hier, que “l'Opep se montre impuissante à compenser une éventuelle perturbation de la production ou satisfaire une demande dont elle a sous-estimé la vigueur”. Donc, les prix devraient par conséquent rester élevés sur le marché international. Les experts de ce centre ont souligné que “bien que la production progresse, la demande pétrolière continue de s'envoler, gardant le niveau des stocks proche de son minimum opérationnel et l'empêchant de revenir à la normale avant le deuxième trimestre 2005”. Et d'ajouter : “Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que l'industrie fasse des pieds et des mains pour tout baril supplémentaire avant ce qui pourrait être un hiver difficile.” Ces experts ont noté que “la vérité est que l'Opep n'a pas assez de capacités excédentaires pour apaiser la situation”. Les capacités excédentaires de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole sont attendues à 1,5 million de barils par jour (MBJ) au troisième trimestre. Pas étonnant que le marché s'inquiète d'une éventuelle perturbation de la production, soutient-ils. Pour ces analystes “les capacités de production de l'Opep sont restées autour de 31,5 MBJ depuis le quatrième trimestre 2000, tandis que la demande pétrolière mondiale a progressé de 6 MBJ sur la période”. Ce sont les pays non-membres de l'Opep qui ont satisfait 72% de cette demande supplémentaire, l'Opep n'ayant pas ressenti le besoin d'accroître ses capacités de production, relève le CGES. Au lieu de cela, affirme ce centre, “l'Opep a choisi d'ignorer les signes d'un resserrement de l'approvisionnement”, visibles dès le premier trimestre 2003, tels que le boom de la demande et la hausse des prix.