Le tribunal a rendu, hier, son verdict. Rachid Allouache, incarcéré depuis la mi-novembre à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, Hacène Salah, Kader Belaïdi, deux ex-détenus et enfin Mouloud Ameur, jugé par contumace - un mandat d'arrêt a été lancé contre ce dernier - sont poursuivis pour incitation à attroupement. Lors du procès, il y a lieu de rappeler que le procureur a requis, notamment, à l'encontre du délégué en fuite, Mouloud Ameur, la peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende de 10.000 DA, et contre chacun des trois autres une peine de six mois de prison ferme et une amende de 5.000 DA. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple puisque pour eux, «le procès est politique et le parquet n'a présenté aucune preuve concrète». Dans son verdict, le tribunal a prononcé douze mois de prison ferme contre le contumax, peine assortie d'une amende de 10.000 DA et a opté pour l'acquittement des trois autres pour manque de preuves. La seconde affaire reprochée à Rachid Allouache et au sujet de laquelle il a été de nouveau entendu, hier, est relative à la plainte déposée contre sa personne par le secrétaire général de l'APC de Fréha (Azazga). Ce fonctionnaire, qui aurait annoncé, selon certaines sources, retirer sa plainte, avait déclaré que «Rachid Allouache l'aurait menacé». Dans cette affaire, le prévenu, délégué des Ath Djennad, s'est vu reprocher l'outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Lors de son réquisitoire, le procureur a requis la peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 10.000 DA contre le prévenu. A rappeler que le verdict est attendu le 2 février prochain. Par ailleurs, le même délégué d'Ath Djennad, Rachid Alouache, a été auditionné, la semaine dernière, sur plusieurs autres affaires: séquestration d'un délégué dialoguiste (Ali Talbi), incendie et destruction de biens publics et empêchement des élections. Le «dossier» des reproches faits à Rachid Allouache semble bien lourd. Les avocats de la défense, qui plaident l'absence de preuves et affirment que les procès sont, en fait, «des procès politiques», semblent édifiés et sur la nature des procès et sur les verdicts attendus. A rappeler que les avocats du barreau de Tizi Ouzou viennent, dans une autre démarche, de saisir la Cour suprême. Ils demandent même une commission rogatoire sur les exactions commises en Kabylie, lors des événements du printemps noir. La demande n'aurait pas été prise en considération. Le collectif de défense a saisi, comme ultime recours, la Cour suprême quant aux plaintes déposées par les parents et familles des victimes. A noter que la partie plaignante a déjà essuyé des «gifles» en apprenant que par deux fois, les verdicts de non-lieu ont été rendus. Le collectif de la défense parle de 500 plaintes déposées au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, et hormis une trentaine de non-lieux, les autres plaintes n'ont connu aucune suite.