Il va sans dire que les sorties médiatiques futures du groupe des Quatre tourneront sans doute autour de la neutralité de l'institution militaire. Le défenseur acharné des droits de l'Homme en Algérie n'en est pas moins politique. L'homme a joint son nom à celui de trois autres personnalités politiques (Hocine Aït Ahmed, Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyellès) à l'occasion d'une longue déclaration rendue publique la veille des dernières élections législatives. A ce propos, Ali Yahia Abdenour dira assumer sa position qui se voulait «une proposition de sortie de crise». Mal reçue par le pouvoir, qui tenait absolument à organiser ces élections, la démarche du «groupe des Quatre» est restée lettre morte. Sur ce sujet, notre invité révèle que l'idée est loin d'être enterrée. «Les promoteurs de ce groupe n'ont pas l'intention de baisser les bras», affirme-t-il, en révélant que «d'autres initiatives seront prises dans les mois à venir, notamment à l'approche du rendez-vous de la présidentielle». Laquelle élection est déterminante, à en croire Ali Yahia pour qui la dernière déclaration du général Lamari sur la neutralité de l'armée est une bonne chose. Cependant, le vieux routier de la politique algérienne demeure prudent sur ce sujet. «Nous attendons que les propos du général Lamari soient traduits sur le terrain», dira-t-il. Il va sans dire que les sorties médiatiques futures du groupe des Quatre, annoncées par le président de la LADDH, tourneront sans doute autour de la question de la neutralité de l'institution militaire. Déjà le retrait des six candidats de l'élection présidentielle d'avril 99, que Ali Yahia a soutenu, est motivé par la position de l'ANP précisément. Cela dit, notre invité ne s'est pas étalé sur les propositions concrètes à venir, se bornant seulement à dire que les quatre personnalités sont fréquemment en contact et sont actuellement en phase d'analyse de l'évolution de la situation politique dans le pays. Aussi, faut-il retenir qu'à l'occasion de la campagne électorale pour la magistrature suprême, qui bat son plein selon les propres constatations de notre invité, le groupe des Quatre entend jouer un rôle certain. La raison en est que trois sur les quatre (Ali Yahia, Aït Ahmed et Ibrahimi) disposent d'une certaine aura et d'une influence avérée sur un pan entier de l'électorat national.