Beaucoup d'Algériens sont touchés par la cessation d'activités de la compagnie aérienne française Air Lib. En effet, les avions de cette compagnie sont cloués au sol depuis mercredi dernier à minuit. A l'heure de l'expiration de sa licence d'exploitation. La compagnie battait de l'aile depuis longtemps et avait ajouté à son programme la très convoitée ligne Paris-Alger avec l'objectif de renflouer sa trésorerie. Le temps lui a manqué et son dernier espoir était suspendu au groupe néerlandais «IMCA» qui s'était présenté comme repreneur potentiel. Devant l'échec des négociations, le groupe a annoncé brutalement son retrait. C'est ainsi que des centaines de passagers, billet d'Air Lib en main, se sont trouvés bloqués aux aéroports jeudi dernier. Face à cette situation, la direction générale d'Air Algérie a installé, dès les premières heures de la journée une cellule de crise en vue d'arrêter les mesures d'urgence pour venir en aide aux passagers de la compagnie française en difficultés sur les vols vers l'Algérie. A signaler que, côté français, on s'est plutôt empressé de résoudre les problèmes posés sur les vols des DOM-TOM. Air France et Corsair se sont partagé les tâches. Fidèle à sa vocation de ser-vice public, Air Algérie en coordination avec le ministère algérien des Transports, a donc décidé de réagir. A l'issue d'une séance marathon, la direction générale a pu établir un programme de vols additionnels destinés à embarquer les passagers laissés en rade. En France comme en Algérie. Il faut dire que le trafic est dense en cette période de fête de l'Aïd El Adha où, comme chaque année, nos émigrés préfèrent festoyer au pays. L'effort de notre compagnie nationale ne s'est pas arrêté à la mise en place de vols supplémentaires, mais va jusqu'à offrir des «facilités» aux Algériens non-résidents bloqués au retour dans le pays d'accueil. «Nous avons pensé aux passagers algériens détenteurs de billets Air Lib et surpris par sa disparition. Pour ceux qui étaient en partance vers l'Algérie nous avons prévu des vols additionnels. Pour les autres qui, à partir de notre pays, doivent regagner la France, les problèmes se présentent différemment. Certains d'entre eux peuvent en effet se retrouver en panne de liquidités pour se payer un autre billet. Pour ceux-là, des facilités sont prévues. Elles vont d'une réduction sur les tarifs jusqu'à la ‘‘reconnaissance de dette'' qui leur permettra de prendre l'avion et régler par la suite» nous a précisé M.Tayeb Bennouis, P-DG d'Air Algérie, au sortir de la réunion. Fidèle à sa mission de service public et devant le désintérêt général face à la détresse des voyageurs, notre compagnie nationale n'a pas perdu de temps pour réagir. On n'est pas loin de l'humanitaire.