M. Attar parle d'un plan «Marshall» qu'il faut mettre en place. Le ministre des Ressources en eau, M.Abdelmadjid Attar, s'est largement étalé sur la situation du secteur de l'eau, hier, lors du forum d'El Moudjahid. Il a expliqué les principales causes, outre la sécheresse, qui ont induit à la situation de pénurie, notamment la faiblesse des infrastructures de mobilisation et de transfert, les pertes considérables dans les réseaux de distribution qui s'élèvent à 41% et le piratage de conduites. A cet effet, le ministre fait part d'un taux de 53% d'eau non facturée. Ajoutées à cela évidemment la mauvaise gestion de ce liquide et ce, faute de professionnalisme ainsi que l'inadaptation des systèmes et des modes de gestion. Afin de pallier ces carences, M. Attar parle d'un plan «Marshall», qu'il faut mettre en place pour effacer, selon ses propos, «les stigmates et les dégâts». Ce plan, prévoit le renforcement des infrastructures hydriques, notamment les barrages qui sont actuellement au nombre de 50 et d'une capacité de remplissage de 5 milliards de mètres cubes, il est prévu, en 2020, 100 barrages d'une capacité globale de 10 milliards de mètres cubes. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur l'importance de l'exploitation des eaux «non conventionnelles», en l'occurrence le dessalement de l'eau de mer, en expliquant que «même en utilisant les eaux de la nappe albienne, on aura inéluctablement, à l'horizon 2020, un déficit de l'ordre de 1,7 milliard de mètres cubes, ce qui explique le recours à la technique du dessalement». Le renforcement de la production, ajoute-t-il, permettra également l'augmentation des surfaces irriguées. «L'agriculture est l'avenir de notre pays», insiste le ministre. A cet effet, il explique avec regret que seulement 400.000 ha sur une superficie de 620.000 ha sont irrigués. De plus, seulement 400 retenues collinaires sur 1000 réservées à l'irrigation sont exploitées. Cette situation, laisse entendre le ministre, est nullement au profit de notre économie. Il est convenu donc d'élaborer un plan de préservation des terres agricoles, notamment en stoppant l'exode rural. Pour ce faire, le responsable de ce département ministériel explique que, à l'avenir, les eaux de barrage seront réservées aux Hauts-Plateaux et aux hautes plaines. «Cette option est la base du programme du gouvernement», explique M.Attar. Le conférencier a également évoqué le dysfonctionnement des stations d'épuration, il a expliqué que sur les 46 existantes, seulement 16 fonctionnent. «Il est prévu la réhabilitation de 24 Step et la réalisation d'une soixantaine d'autres.» Pour ce qui est, enfin, de l'augmentation des tarifs de l'eau, le ministre a, encore une fois, souligné qu'aucune opération de ce genre n'est au programme. Il a expliqué, toutefois, qu'une étude est au stade de finalisation pour établir un nouveau système de tarification. «Il faut faire payer, d'une façon progressive, aux grands consommateurs le prix réel de leur consommation.»