«Le projet cacherait de très graves non-dits.» La journée de protestation organisée par la coordination nationale des syndicats des ports décidée à la suite d'une session extraordinaire vise à contrecarrer le plan d'action 2003-2004, décidé par les pouvoirs publics, sur l'évolution des entreprises portuaires, à savoir le redéploiement des activités commerciales. Cette définition du projet a été interprétée par la coordination des syndicats comme «une tentative masquée de privatisation sans consultation des syndicats et de leur base». Selon un membre de la coordination, le P-DG de l'Epal, M.Ferrah, aurait déclaré qu' «il n'est pas question de privatisation» alors qu'en réalité, ajoute-t-il, «il y a une volonté de privatiser toutes les activités commerciales.» Dans une déclaration diffusée à travers la presse, la coordination nationale des syndicats, soutenue par de multiples entités telles que les douanes, l'union locale et de wilaya et bien d'autres, rejette le projet pour diverses raisons en soulignant la gravité des conséquences pouvant découler de cette aventure aveugle prise par les pouvoirs publics et qui menace les droits des travailleurs. En outre, le syndicat met en relief «l'exclusion et l'absence du partenaire social aux réunions organisées par la tutelle avec les P-DG des entreprises portuaires et autres instances (Sogeports-Mppi) dans cette démarche de déstructuration des ports». En ce sens, il est fait mention de «non-respect des engagements par la tutelle concernant l'association de la coordination nationale des syndicats en sa qualité de partenaire social, lors des différentes rencon- tres». Par ailleurs, le syndicat dénonce le silence affiché par la tutelle vis-à-vis «du contenu de la note méthodologique remise séance tenante par le ministre des Transports et ayant fait l'objet de réponse de sa part (syndicat)» Cette démarche a laquelle adhèrent la plupart des entités exerçant au sein de l'enceinte portuaire n'est, en fait, qu' «une première étape», nous a-t-on révélé, mettant en exergue «la possibilité d'autres actions d'envergure et qui seront décidées à l'issue de l'importante réunion qui se tient aujourd'hui à Zeralda et qui regroupe le secrétariat national de l'Ugta, les unions de wilayas et fédérations nationales ainsi que des membres des syndicats des douanes et autres». A en croire le ton employé par les syndicalistes, il y a là tous les ingrédients annonçant une grève générale à laquelle prendrait part la majorité des structures ciblées par la privatisation tous azimuts engagée par les pouvoirs publics. A noter que celle-ci a été, à plusieurs reprises, «dénigrée par la Centrale syndicale de Sidi Saïd, lequel affirme qu'elle porte atteinte aux intérêts des travailleurs et de leur famille d'où les actions envisagées afin de mettre fin définitivement à toute politique de bradage, de privatisation sauvage et de remise en cause de tous les acquis sociaux»