la nouvelle de son décès est tombée tel un couperet plongeant la région de la Basse Kabylie dans un climat de deuil et de tristesse. Blessé à la tête lors des troubles qui ont secoué la région de Seddouk le 4 novembre dernier, le jeune Sadek Aït Mansour a succombé à ses blessures après 105 jours de coma profond. Cette énième victime du Printemps noir, à peine âgée de 22 ans, avait, rappelons-le, reçu une balle en caoutchouc durant les émeutes qui ont émaillé les actions de rejet des élections municipales du 10 octobre. Alors qu'un immense espoir a pris naissance suite à l'information, relatant l'amélioration de son état de santé jugée encourageante par l'équipe médicale de l'hôpital Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, la nouvelle de son décès est tombée samedi soir, tel un couperet plongeant la région de Basse Kabylie dans un climat de deuil et de tristesse. Hier, le domicile du défunt ne désemplissait pas. Délégués, amis et proches parents, affluaient sans cesse pour présenter leurs condoléances et assurer la famille de leur soutien total. Au sein de l'opinion, on cachait mal la surprise née du retournement de situation inattendue. Du coup, on n'hésite pas à s'interroger sur les raisons ayant empêché son évacuation à l'étranger, d'autant plus que toutes les démarches nécessaires avaient été effectuées, du moins du côté des autorités publiques. On redoute des dérapages à l'annonce du décès. Contactés par nos soins, les nombreux délégués du mouvement citoyen n'ont pas caché leur peine, tout en se déclarant solidaires avec la famille du défunt. La figure de proue du mouvement citoyen à Béjaïa, Ali Gherbi a, en l'occurrence, déclaré à chaud: «On regrette que le pouvoir n'ait rien fait pour intervenir en faveur du jeune Sadek, malgré les multiples démarches que nous avons entreprises dans ce sens». Pour le porte-parole de la présidence tournante de la Cicb «ce décès reste énigmatique, car intervenant au lendemain d'un réveil, semblait avoir écarté tout danger». De son côté, Khellaf Oudjedi, autre acteur de la scène politique locale, dira à ce sujet: «C'est une victime de plus et de trop qui porte le nombre de martyrs à 123 pour la plupart des jeunes.» Pour notre interlocuteur, dont les propos reflètent l'état d'esprit général des autres animateurs, «cette mort intervient à un moment où le pouvoir continue à exceller dans l'art du pourrissement». Comme l'ensemble de ses camarades, il déplore que «le transfert à l'étranger n'ait pas eu lieu au lendemain de la blessure du défunt» et n'omet pas de présenter ses condoléances à la famille. Notons enfin, que l'enterrement est prévu pour aujourd'hui à Seddouk à midi.