Ali Benflis avait donné des réponses pertinentes à ce sujet. Une question est reparue, depuis hier, à la bourse des informations récupérées: elle concerne la décision prise, il y a quelques mois, par le FLN, de réintégrer sa place dans l'Internationale socialiste? Intégrer ou réinté- grer? C'est justement à ce niveau phonético-sémantique que la confusion a pris sa source pour s'amplifier ensuite avant de se dégonfler tel un ballon de baudruche. A la faveur des opportunités qui lui furent offertes de rencontrer les journalistes, lors des points de presse, à l'issue des meetings populaires qu'il devait tenir dans près de 40 wilayas, Ali Benflis avait donné des réponses pertinentes à ce sujet. Or, il semble que les journalistes, friands et toujours à l'affût d'un scoop pour ne pas dire de sensationnel, n'ont pas hésité à reposer la même question, hier, au responsable des relations internationales du parti FLN, M.Azzedine Abdelmadjid. Réponse de celui-ci: le FLN a effectivement élaboré un dossier à cette fin. Et à la fin de l'automne dernier, c'est lui que Ali Benflis a dépêché auprès des dirigeants de cette institution, pour leur remettre officiellement le dossier de réintégration du parti du FLN à la place qu'il occupait avant que la crise intégriste n'affecte l'Algérie. On connaît la suite. Ayant perdu les avantages qu'il tirait de sa participation à la «gestion unique» depuis le 19 juin 1965, le FLN, qui s'est, du coup, paupérisé, ne pouvait plus assurer les frais que lui aurait coûtés sa participation à une quelconque manifestation internationale, qu'elle ait été ponctuelle ou permanente comme celle exigée par sa présence au sein de l'Internationale socialiste. Il s'agit donc bien de réintégration à l'Internationale socialiste et non le contraire. Une autre question à satisfaire: pourquoi un tel retour et maintenant? La réponse à cette question ne devrait pas poser problème puisque l'un des premiers critères à satisfaire pour pouvoir entrer dans ce cénacle est le socialisme. Reste la question fondamentale qui a conduit le FLN à chercher à récupérer sa place dans cette organisation. Quelle est-elle? Selon les explications données par le secrétaire général du parti du FLN, lors de la dernière campagne électorale fin 2002, il ressort que le Front de libération nationale, qui n'a nullement aliéné les principes fondamentaux qui l'ont conduit à perdurer dans sa démarche, et particulièrement dans celle qui l'a toujours rapproché des couches les plus défavorisées, ne s'est pas non plus éloigné des principes selon lesquels une bonne gestion économique ne peut être bonne que si elle veille à redistribuer équitablement les revenus. A ce propos, il suffit de lire en toute objectivité le programme politique du FLN pour comprendre qu'il n'a pas changé de cap dans ce domaine, même si l'importance des mesures de modernisation des structures et des hommes de ce parti avaient laissé subsister quelques doutes dans l'esprit de certains observateurs qui ont cru qu'avec l'instauration du multipartisme et de l'économie de marché, les principes pour lesquels le FLN s'était sacrifié pendant la guerre de Libération nationale, se seraient évaporés. Or, l'erreur ici est patente et le FLN, qui a opté pour l'instauration à terme d'une démocratie participative, s'est interdit, depuis deux ans, à faire l'économie d'un discours ou d'une intervention publique dans laquelle il aurait omis de rappeler sa disponibilité à oeuvrer sans relâche en faveur des «dépossédés». Urbi et orbi !