La Kabylie a vécu l'action de l'Ugta dans une quasi-indifférence. Il faut dire que la région a eu une overdose de grèves. L'activité commerciale est identique aux jours précédents. Les transports publics, notamment les transports interdaïras ont fonctionné normalement. Le service de transport allant de Tizi Ouzou vers les autres wilayas, notamment Alger n'a pas connu de perturbations. Les stations-service, généralement gérées par le secteur privé, ont également fonctionné. C'est devant les unités industrielles, Eniem, Cotitex, Enaditex et les services publics et parapublics que l'on peut s'apercevoir d'un certain suivi du mouvement. Ainsi les services des postes, les banques, les assurances, la Cnasat ont baissé rideau. Les APC et quelques daïras, celles de l'intérieur de la wilaya ont également respecté la consigne de l'Ugta. L'université de Tizi Ouzou, dont le personnel enseignant est pratiquement affilié au Cnes, fonctionne malgré quelques couacs. Les autres travailleurs de l'université étant du Snapap, ce syndicat s'étant joint à l'action de l'Ugta, ont respecté la grève et souvent cet état de fait affecte les enseignements. Le matin, au niveau de la direction de l'éducation, des services ont ouvert, mais l'après-midi, les travailleurs ont déserté leur poste. Au niveau de l'Opgi, les chefs de service sont certes en poste, mais la majeure partie des employés ne s'est pas présentée. Les écoles ont également enregistré, ici et là, des enseignants qui ont ignoré l'action de l'Ugta, comme au lycée Fadhma-N'soumeur où les lycéens ont composé hier et le technicum de Boghni qui a fonctionné normalement. Selon les affirmations de l'union de wilaya Ugta, le taux de suivi serait de 98,07%, avec des pics atteignant 100% dans le BTP, les P et T, les services des finances, le textile, le secteur de l'énergie, celui des transports, ceux de la formation professionnelle, de la mécanique et de la métallurgie et de l'agriculture. L'union wilaya de l'Ugta affiche également un taux de 95% dans l'enseignement supérieur alors que d'autres sources, comme la police, n'en donnent que 50%. La santé et le service des forêts sont crédités, par les mêmes sources, de 75% de suivi, la formation professionnelle de 95%, la santé de 75% et les impôts de 85%. La guerre des chiffres n'est pas loin d'être déclarée.