La fin de la semaine a été riche en événements sur la scène politique. Outre la reprise des actions de pression dans la ville d'El-Kseur, la Cicb a rendu public un communiqué portant sur l'adoption de la conférence nationale pour la citoyenneté. En effet, le CSL d'El-Kseur a initié deux actions successives pour marquer son retour sur le terrain. Un meeting populaire a été organisé jeudi après-midi succédant à la conférence initiée dans la même ville mercredi soir. Ces deux sorties publiques avaient été animées par la figure de proue du mouvement citoyen de Basse Kabylie en l'occurrence M.Ali Gherbi, qui n'a pas manqué, à l'occasion, de revenir sur les sujets d'actualité. «Le harcèlement judiciaire exercé sur les délégués, la venue du président Chirac, les pressions de la Sonelgaz, la levée de l'état de siège, la libération des détenus et la crise irakienne», étaient autant de points relatés par l'animateur devant une assistance nombreuse. Abordant la position des partis politiques par rapport à la crise de Kabylie, l'animateur a déclaré «prendre acte du soutien des personnalités nationales», même si, dira-t-il, cela s'est fait «avec beaucoup de retard». Citant la crise en Irak, Ali Gherbi s'est montré catégorique sur le régime dictatorial de Saddam Hussein n'omettant pas au passage de signifier «le soutien du mouvement citoyen au peuple irakien.» Par ailleurs, les animateurs de la Cicb se sont de nouveau retrou-vés à Akbou pour une rencontre à l'issue de laquelle il y a eu l'adoption d'une perspective longtemps soumise à débat. «Une conférence nationale pour la citoyenneté» reste la proposition que défendra la Cicb au cours du prochain conclave de l'interwilayas prévu à Tizi Ouzou. Cette conférence nationale, qui sera ouverte aux partis et organisations nationales de la société civile, a toujours buté sur le rejet de la Cadc très sceptique. Ce qui laisse présager des débats houleux lors de la prochaine rencontre dont le report se précise chaque jour. Dans un communiqué, parvenu à notre bureau hier les animateurs de la Cicb font état des objectifs de cette conférence nationale pour la citoyenneté. Aussi est-il mentionné qu'elle vise à «élargir la protestation citoyenne en impliquant la classe politique et la société civile, à capitaliser l'élan de solidarité et à renforcer le consensus pour le rejet des élections partielles et présidentielle». Pour ce faire, les éventuels participants à cette conférence nationale doivent «reconnaître que la plate-forme d'El-Kseur est scellée et non négociable et s'engager publiquement au soutien effectif du mouvement citoyen». Le communiqué de la Cicb fait état également des modalités d'organisation de cette conférence. Les prochaines échéances électorales ont également été abordées. A ce propos, la Cicb a réaffirmé son rejet catégorique des prochaines partielles et de la présidentielle. Cette position, très attendue au demeurant, ne manquera pas de déboucher sur d'autres conflits avec les partenaires sociopolitiques sollicités pour prendre part à la conférence nationale. Si pour le FFS le désaccord autour des élections ne date pas d'aujour-d'hui, il reste à connaître le cas du RCD qui ne peut rester indéfiniment en marge des événements électoraux. On parle d'une probable confrontation dans les prochains jours d'autant plus que le leader du RCD, Saïd Sadi, a fait, implicitement, savoir son penchant pour la présidentielle lors de sa dernière sortie. Outre la démobilisation qui touche de plein fouet la structure de ârchs, des conflits internes sont à prévoir.