Dédié à la presse indépendante et à feu Mustapha Séghir, un jeune citoyen d'Aghribs assassiné, jeudi dernier, par un élu du FFS, le conclave ordinaire de la coordination intercommunale de la wilaya de Béjaïa (cicb), tenue ces dernières 48 heures à akfadou, a permis aux représentants d'une trentaine de communes de se prononcer sur les différents sujets qui alimentent, ces jours-ci, l'actualité politique nationale. De prime abord, les membres de la cicb ont eu à discuter des harcèlements policiers et judiciaires dont font l'objet certains journalistes et responsables de journaux. Lors des débats de la plénière, plusieurs délégués se sont succédé au micro pour rappeler que le mouvement citoyen et la presse indépendante partagent le même combat. À ce titre, les différents intervenants ont longuement insisté sur la nécessité de multiplier les actions de soutien en faveur des journalistes et des journaux ciblés par le pouvoir. À cet effet, les délégués de la cicb préconisent le lancement de nombreuses pétitions en guise de soutien à la liberté de la presse et comptent prendre des initiatives visant à faire pression sur les pouvoirs publics afin que cesse cette cabale menée contre la presse indépendante. Il faut préciser que certains délégués sont allés plus loin dans leurs déclarations en affirmant que “tout dialogue avec le pouvoir en place est compromis, tant que celui-ci continue à s'acharner contre certains titres de la presse indépendante”. Dans le rapport de synthèse ayant sanctionné les travaux de cette rencontre, il a été retenu le principe d'organiser un rassemblement de protestation des délégués des archs devant le siège de la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger, pour dénoncer “cette volonté délibérée de mettre au pas la presse libre”. Vu le caractère national d'une telle action, cette proposition devra être soumise à l'approbation par l'instance suprême du mouvement citoyen, à savoir l'Interwilayas des archs. En outre, les membres de la CICB ont tenu à relever “le climat politique délétère” qui se caractérise notamment par “la convocation des ex-détenus et manifestants devant les tribunaux, le harcèlement des populations par le biais de la Sonelgaz et le musellement de la presse indépendante.” C'est ce qui ressort de la déclaration rendue publique à l'issue de ce conclave. En outre, les animateurs de la CICB “se démarquent et condamnent les manœuvres insidieuses initiées par certains délégués de la wilaya de Bouira, consistant à forcer la main au mouvement citoyen de façon à l'engager dans des préliminaires avec les représentants de l'Etat.” Les délégués de la CICB “mettent en garde les auteurs de ces agissements portant atteinte à la mémoire des martyrs du Printemps noir”. Le délégué de M'chedallah, Hakim Kacimi en l'occurrence, a été nommément cité par ses camarades de Béjaïa comme “le principal instigateur” de ces “manœuvres”. Le FFS, qui semble devenir l'ennemi juré du mouvement citoyen, n'a pas été épargné par la CICB qui tient à préciser que “le 124e martyr des évènements de Kabylie a été lâchement assassiné par un indu élu du FFS”. Par ailleurs, en prévision d'un dialogue autour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, la CICB a procédé à la mise en place d'une commission de wilaya, composée d'un délégué de chaque commune, qui sera chargée de l'élaboration de deux documents devant servir de texte de référence à la réussite de ces négociations. L'un de ces deux documents comportera les modalités pratiques de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, sous forme de synthèse de toutes les propositions formulées par les coordinations communales, alors que l'autre portera sur les incidences des événements de Kabylie. K. O.
