Le génie diplomatique de Bouteflika, déployé tous azimuts depuis 99, a connu son apogée à l'occasion de la visite de Chirac en Algérie. Depuis l'indépendance, et à de quelques rares périodes sous le règne de Boumediene, jamais les hauts responsables du monde entier ne se sont autant bousculés à Alger que depuis l'arrivée de Bouteflika à la tête de l'Etat algérien. De nombreux chefs d'Etat occidentaux ont effectué des visites officielles en Algérie durant ces quatre dernières années. L'ensemble des Etats du Golfe, mais aussi de nombreux pays africains et américains ne sont pas demeurés en reste de ce nouvel engouement pour la destination algérienne. De son côté, le Président Bouteflika a multiplié les visites et les déclarations en direction de l'ensemble des pays avec lesquels notre nation entretient des relations économiques, diplomatiques et avec lesquels elle jouit de quelques affinités politiques. Le sommet de l'UA, tenu à Alger, a été une première consécration pour notre pays dans son retour en force dans le concert des nations. Le tout récent sommet des pays non alignés a constitué une grande victoire pour l'Algérie qui, il ne faut pas l'oublier, a joué un grand rôle pour redynamiser ce groupe, tombé en léthargie depuis la chute du mur de Berlin. Bouteflika, assure-t-on, a été une sorte de cheville ouvrière dans les décisions très courageuses adoptées par ces pays en faveur de la paix au Moyen-Orient. Ce n'est, du reste, pas un hasard si son discours a été adopté comme outil de travail pour la déclaration finale alors qu'il occupait la vice-présidence du sommet. Même la crise, entre l'Algérie et le Maroc, qui a connu un pic de tension avec l'annulation du sommet de l'UMA, prévu en juin 2002, semble en passe de connaître un heureux épilogue grâce aux multiples actions diplomatiques entreprises par Bouteflika et par son équipe en direction de Rabat. La visite d'Etat de Jacques Chirac en Algérie et les très importantes décisions politiques qui en ont résulté sont une sorte de couronnement de tous les efforts déployés tous azimuts depuis bientôt quatre années. A travers le président français, en effet, c'est toute l'Union européenne, dont on connaît le grand poids sur la scène internationale, qui souhaite aller vers un rapprochement historique avec l'Algérie. Même si la visite d'Etat de Chirac en Algérie, première du genre de toute l'histoire de notre pays, constitue un point très fort dans le retour en force de notre pays sur le devant de la scène internationale. Elle n'en est pas moins un jalon parmi d'autres, à venir, dans les prochains mois qui feront de l'Algérie un Etat stratégique et puissant sur la scène diplomatique. Cette perspective se profile déjà à l'horizon alors qu'il y a quelques années à peine, personne n'osait espérer un pareil retour en force. Sans doute était-ce compter sans le génie diplomatique d'un Président nommé Bouteflika.