Les enseignants de l'université Mouloud-Mammeri, regroupés sous la bannière du Cnes, radicalisent leur mouvement de protestation. En effet, à présent, ils réclament carrément le départ du recteur, M.Kahlouche. Dans leur déclaration préliminaire appuyée par une pétition comportant 250 signatures, les enseignants de l'université de Tizi Ouzou dénoncent «la gabegie érigée en règle due à la gestion anarchique de M.Kahlouche». A ce titre, ils énumèrent les griefs portés contre le recteur. Ainsi, à leurs yeux, M.Kahlouche est coupable «d'incompétence, de populisme, d'autorité abusive ainsi que de détournement des fonds de l'université et de dépenses inutiles». Ainsi, la tutelle est plus que jamais interpellée «pour la désignation d'un nouveau recteur sur d'autres critères que ceux qui ont prévalu jusque-là.» «Nous voulons instaurer une nouvelle politique de gestion et pas une gestion politique de l'université de Tizi Ouzou», affirment les enseignants. Sur un autre volet, le Cnes dresse un tableau noir des conditions socioprofessionnelles des enseignants ainsi que sur les moyens infrastructurels et pédagogiques de l'université de Tizi Ouzou. Selon eux «l'université Mouloud-Mammeri est dans un état de déliquescence avancé». Et pour le Cnes «la responsabilité du recteur est plus que jamais engagée dans cette morosité et incurie qui étouffent (notre) université». L'état de délabrement des laboratoires, l'absence d'initiatives dans le domaine de la recherche scientifique, le blocage de 180 micro-ordinateurs au niveau du magasin de l'université ainsi que le non-versement des primes et des rappels des mois de janvier et février, sont autant de «points noirs» imputés à la gestion du recteur. Toutefois, ce qui irrite le plus les enseignants, est l'attribution des logements promis aux enseignants au personnel ATS pour parer à une éventuelle grève du Snapap. Pour conclure, les enseignants de Tizi Ouzou tirent la sonnette d'alarme et avertissent la tutelle qu'«il y a vraiment péril en la demeure» et que l'université Mouloud-Mammeri est au bord de l'explosion.