Deux listes de noms circulent à Alger. L'une comporte les noms des concepteurs du complot, et l'autre ceux des véritables trafiquants... C'est, désormais, un secret de Polichinelle. Le Tout-Alger a vite fait de comprendre que le Groupe Khalifa est victime d'une cabale, comme il s'en monte de temps à autre, dans des buts purement pécuniaires et antinationalistes. En visant la banque du groupe, estiment tous les experts, c'est l'épine dorsale de l'empire que les tenants du complot cherchent à casser. Tout l'empire qui, ne l'oublions pas, repose sur cette institution financière. Celle-ci est détentrice d'une somme globale excédant les 40 milliards de dinars appartenant aussi bien à des particuliers et des opérateurs privés qu'à de grandes institutions publiques telles que la Cnas, la Sonatrach, etc. L'ensemble des clients de cette banque, pourtant, s'est accordé à mettre en exergue le «sérieux» et la «remarquable qualité de service» de cet organisme bancaire. Des cas similaires, liés à la désignation d'administrateurs, ont été signalés par le passé pour deux autres banques. Les deux ont fini par avoir gain de cause, ce qui dénote la précarité de cette mesure et le chemin qui reste encore à parcourir avant que le fonctionnement de nos banques n'obéisse enfin à des normes universellement admises. Si des «défauts» ont été relevés, il convient de souligner que le système bancaire algérien total laisse à désirer et que sa réforme tarde encore à se faire jour, précisément, parce que ce projet dérange grandement les intérêts de cette mafia qui projette de s'installer sur les «ruines» que laissera cette sale campagne dans laquelle les coups les plus bas semblent permis. Moumène, dont l'erreur a peut-être été de faire trop confiance à des gens qui ne le méritaient pas, a déjà fait amende honorable en relevant de leurs fonctions quatre de ses plus proches collaborateurs. Cela représente une preuve de bonne foi incontestable. Mais aussi la confirmation que cet homme, qui descend d'une lignée de grands nationalistes ne peut en aucune manière agir contre les intérêts de son pays, et encore moins se transformer en un vulgaire bandit comme essayent de le faire accroire certains cercles embarqués dans cette cabale. La réussite de ce groupe, à travers laquelle celle du pays qui émerge a été mise en relief, a dérangé sans nul conteste la mafia de la rente. Deux listes circulent à propos de cette affaire. Elles ont même été transmises à certains directeurs de publication des principaux quotidiens du pays. Elles devraient, par conséquent, être rendues publiques en temps opportun. La première concerne les gens qui ont contracté de gros prêts auprès de la banque du groupe et qui, donc, ont tout intérêt à ce que cet organisme disparaisse afin de n'avoir de comptes à rendre à personne. Ces gens savent pourtant, ou devraient le savoir du moins, que la désignation d'un administrateur ne les absout pas de leurs dettes. D'où les interrogations sur le niveau de complicité auquel a pu parvenir cette affaire qui n'aurait jamais atteint de pareilles proportions et qui est encore loin d'avoir livré tous ses secrets. La seconde, elle, concerne les véritables personnes qui ont pratiqué, depuis des années, les fuites de capitaux et qui totalisent des évasions fiscales de plusieurs centaines de milliards sans que personne les inquiète. Mieux, l'ensemble de ces personnes ne créent ni emplois ni richesses pour le pays, se contentant de piller ce qu'il y a à piller et de flairer les «bons filons» mis en place par de vrais nationalistes, soucieux du devenir de leur pays, à coups de sueur, de sacrifices et de don de soi. Celui qui, il y a de cela quelques semaines à peine, était reçu, décoré, choyé par tous les décideurs algériens pour les énormes services rendus à son pays, semble être devenu un «pestiféré» du jour au lendemain sans qu'aucune raison plausible ait été fournie. Mieux. Rien ne justifie une pareille cabale, montée de toutes pièces, contre un groupe qui assure des emplois à 15.000 personnes, avec 5000 autres très prochainement et, sans doute, des dizaines de milliers d'autres pour les moyen et long termes. Rafik Abdelmoumène Kha-lifa, qui a déjà montré ses capacités de grand capitaine du management et de la libre-entreprise, n'a sans doute pas l'intention de se laisser faire aussi facilement. Les arguments, les preuves et les sympathies existent pour contre-attaquer et sauver le plus grand symbole de la réussite nationale et internationale d'un jeune Algérien à l'ombre de l'économie de marché et de la libre-entreprise.