Le chef de l'Etat a tracé les grandes lignes de ce qui pourrait constituer une sorte de Constitution des pays du continent. «La bonne gouvernance est à la fois un objectif du Nepad et un facteur de succès» de cette initiative africaine, a déclaré hier le chef de l'Etat à l'occasion de la 6e réunion du comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour la mise en oeuvre du Nepad. Pour Bouteflika, «la qualité de la gouvernance aura des effets bénéfiques non seulement sur la stabilité politique et la cohésion sociale, mais aussi sur la conduite et l'efficacité du processus de développement du continent». Cela étant, le Président de la République a relevé la nécessité de conférer au texte régissant le Nepad un caractère juridique précis afin de lever toute ambiguïté et partant lui donner un caractère pérenne. C'est ainsi que Bouteflika a émis le souhait de «ressortir le lien entre le secrétariat du mécanisme et l'Union africaine», ces deux instance se voulant des instruments au service de toute l'Afrique. A propos de la structuration du secrétariat et aux moyens financiers, le chef de l'Etat a affirmé qu'il «est essentiel d'éviter les recueils de la prolifération bureaucratique, des doubles emplois générateurs de surcoûts que notre continent ne peut se permettre de supporter». Le chef de l'Etat a, en fait, tracé les grandes lignes d'une démarche sérieuse qui, une fois adoptée et ratifiée par les Etats de l'Union africaine, pourrait constituer une sorte de Constitution des pays du continent. Il s'agit, pour les neuf chefs d'Etat présents à Abuja, de convenir d'une charte de bonne gouvernance à travers des mécanismes précis d'autoévaluation, qui sera aussi renforcée par un dispositif de contrôle par les différents pays africains. La réunion d'hier, qui a duré plus que prévu, est capitale pour la mise en place efficiente du Nepad. En effet, les partenaires de l'Union européenne et du G8 conditionnent leur aide au plan de la transparence de la gestion au sein des pays africains, ce qui conduit nécessairement à adopter la bonne gouvernance en tant qu'option irréversible dans la démarche des pays africains qui ont adopté le Nepad. Le sommet d'Abuja a retenu hier en fin d'après-midi le principe de la ratification du document étudié par les neuf chefs d'Etat et de gouvernement. Le souci, avancent des diplomates sur place, est de faire en sorte à ce que le texte ait force de loi. Ce qui tranche avec un mémorandum qui n'engage pas les Etats membres de l'Union africaine.