Un diagnostic de la situation sur le terrain a, sans doute, été nécessaire pour arriver à cette évidence. Les élections locales partielles devant pourvoir les 62 communes en assemblées élues devraient avoir lieu le 29 mai prochain. Prévues initialement au plus tard à la fin du 1er trimestre de l'année en cours, ces élections n'auront lieu, finalement, qu'après un grand changement prévu au niveau de l'administration locale. En effet, on croit savoir qu'un mouvement dans le corps des walis et des chefs de daïra serait imminent. Ce qui fait dire à certains observateurs que la dernière consultation des partis politiques et du groupe des indépendants au sein de l'APN, entreprise par le chef de l'Etat il y a de cela quelques jours, n'a pas donné lieu à la mise en branle du dispositif électoral (révision des listes électorales, convocation du corps électoral, etc.). Un diagnostic de la situation sur le terrain a, sans doute, été nécessaire pour arriver à cette évidence. Il semble que, outre la persistance de la situation de blocage au niveau des communes de la Kabylie - qui compte pas moins de 54 communes gérées par l'administration - l'état des autres wilayas, quand bien même elles n'auraient pas été touchées par les troubles, ne soit guère reluisant. Dans cet ordre d'idées, on croit savoir qu'un certain nombre de walis et de chefs de daïra seraient dans le collimateur de l'administration centrale. Pour revenir à la situation en Kabylie, le drame est que, selon les témoignages recueillis sur place, ce ne sont pas seulement les communes sans assemblées qui sont bloquées, mais aussi certaines où les élections du 10 octobre ont pu se tenir plus ou moins concrètement. Dans ce deuxième cas de figure, on nous signale plusieurs cas d'élus qui ne daignent pas faire preuve de bonne volonté malgré la disposition des chefs de daïra. A cela s'ajoute la politique de stand-by, voire de l'autruche, dont sont accusés les walis de la région par des citoyens. Les observateurs n'hésitent pas à parler de laxisme, une pratique dont se seraient rendus coupables de nombreux commis de l'Etat dans d'autres régions du pays. Il reste à savoir si le RCD, qui a boycotté les dernières élections législatives et locales sera en course le 29 mai prochain. La participation du parti de Saïd Sadi est vraisemblable, si on tient compte de toutes ces nouvelles donnes, sur la scène politique et médiatique, mais surtout de la participation quasi certaine du leader du RCD à la présidentielle de 2004.