Les récentes intempéries est les élections partielles seront à l'ordre du jour. Officiellement, le ministre de l'Intérieur devrait s'enquérir de la situation dans cette wilaya après les intempéries de janvier et celles de la semaine écoulée ainsi que de la possibilité de la tenue des élections partielles, prévues pour le 26 juin selon des sources généralement bien informées. Ce déplacement, tenu secret jusqu'à la dernière minute, puisque l'APW et les présidents d'APC n'en ont pas été informés par la wilaya, pour des raisons de sécurité évidentes, est un défi que M.Zerhouni se lance en se hasardant dans une région qui l'a décrié pour sa gestion des événements tragiques du Printemps noir. Concernant le premier point, il est utile de souligner que le plan Orsec de la wilaya a été déclaré inopérant par le président de l'APW de Béjaïa, M.Hamid Ferhat, dans une interview accordée récemment à La Dépêche de Kabylie. Dans ce sens, on croit savoir que les autorités locales vont procéder à la réouverture aujourd'hui de l'aéroport Krim- Belkacem de Béjaïa à l'occasion de la visite de M.Zerhouni. S'agissant du second point, à savoir les élections partielles devant pourvoir 21 communes de la wilaya en assemblées communales, souvenons-nous que le ministre de l'Intérieur avait d'abord annoncé la date du 23 novembre 2002, c'est-à-dire dans les quarante-cinq jours qui suivent les élections comme le stipule la loi électorale. «Mon département est fin prêt, et nous comptons prendre contact avec les partis politiques concernés dans les tout prochains jours pour leur soumettre la proposition et écouter leur avis». Au lendemain du 10 octobre, il dira que son département a un délai d'une année pour organiser une consultation partielle. «Nous serons en plein ramadan le 23 novembre», rappelle-t-il. Le ministre de l'Intérieur ainsi que plusieurs membres du gouvernement ont reconnu, à l'époque, qu'il était impossible de fixer une date avant de s'assurer du retour d'une situation plus calme, notamment en Kabylie. A propos de la situation en Kabylie, rappelons que la dernière visite de M. Zerhouni à Béjaïa remonte au 25 avril 2001, c'est-à-dire six jours après le déclenchement des émeutes à la suite de l'assassinat du lycéen Massinisas Guermah à Beni Douala et l'interpellation de trois collégiens à Amizour. Accompagné de Abdelmadjid Tebboune et de Ali Tounsi, le ministre de l'Intérieur a rencontré les élus locaux et les représentants de la société civile. Zerhouni a exprimé «les regrets du gouvernement concernant les accidents qui se sont produits». Il a également regretté que ces émeutes éclatent «au moment où nous nous apprêtions à rebâtir ce que le terrorisme avait détruit, dix ans durant». M.Zerhouni évoquera le programme de relance économique «qui va révolutionner le pays et qui sera annoncé demain par le Président de la République». Il promettra l'ouverture d'enquêtes judiciaires «en toute transparence» contre les auteurs des dépassements, tout en précisant que des mesures disciplinaires urgentes ont été prises à l'encontre de certains d'entre eux. Six jours plus tard, le 29 avril 2001, le ministre de l'Intérieur dira que le jeune Massinissa, tué à Beni Douala, n'était pas lycéen. «Il a été interpellé pour infraction». «Plus que le comportement des éléments de l'ordre et des gendarmes, je pense que ce sont la manipulation et l'interprétation qui ont été données...il y a eu un malheureux accident qui a coûté la vie à un jeune de 26 ans. Ce n'était pas un lycéen, mais il a été interpellé parce que suspecté d'une infraction...il s'est trouvé des gens pour dire que c'est un lycéen et pour jeter de l'huile sur le feu.» Cette gestion tatillonne de la crise a transformé le ministre de l'Intérieur en abcès de fixation pour les populations locales et leurs délégués. Aujourd'hui, à l'heure où on parle avec insistance de la volonté des institutions de l'Etat à aller vers la mise en oeuvre des revendications de la plate-forme d'El-Kseur, d'aucuns s'interrogent si le ministre n'a pas été envoyé en éclaireur pour prendre le pouls de la situation sur place. Le Comité de la société civile (CSC) d'El-Kseur a, certes, fait un pas en avant en décidant, il y a quelques jours, de lever l'interdit qui frappe les officiels à Béjaïa. C'est une brèche que M.Zerhouni ne manquera pas d'exploiter pour contrebalancer la situation en faveur de son clan. Dans la foulée, on s'interroge encore si cette visite ne sera pas mise à profit pour cautionner l'initiative prise dernièrement par Lahcène Seriak de réactiver les comités de soutien à Abdelaziz Bouteflika dans la perspective du deuxième mandat présidentiel.