Les «intervenants» du marché boursier algérien sont au nombre de trois. L'idée de créer une Bourse algérienne remonte aux réformes économiques, engagées dès 1988. En 1990, une Société des valeurs mobilières (SVM) a été constituée. Détenue, à l'époque, par les huit fonds de participations (aïeux des holdings et des SGP), la SVM qui devint, en 1992, la Bourse des valeurs mobilières (BVM), n'a pas pu exercer faute de lois spécifiques et de modifications dans les dépositions du code du commerce, qui n'ont eu lieu qu'en avril 1993 (décret législatif n° 93-08 du 25 avril 93). Un autre décret législatif (n° 93-10) institua la Bourse et la définit comme étant «le cadre d'organisation et de déroulement des opérations sur les valeurs mobilières émises par l'Etat, les autres personnes morales de droit public ainsi que les sociétés par actions». Les «intervenants» du marché boursier algérien sont au nombre de trois. D'abord, la Commission d'organisation et de surveillance des opérations boursières (Cosob) dont les missions «réglementaire; surveillance et contrôle; discipline et arbitrage» lui donnent toutes les prérogatives «d'organiser et de surveiller le marché» boursier. Autrement dit veiller à protéger les investisseurs en valeurs mobilières. Le second intervenant sur la place boursière est la Société de gestion de la bourse des valeurs (Sgbv). Constituée le 25 mai 1997, elle assure «l'organisation pratique de l'introduction en Bourse des valeurs mobilières...et la publication d'informations relatives aux transactions» boursières. Troisième et dernier intervenant, les Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB). Ces IOB détiennent «le monopole de faire des négociations en Bourse». Sur la place financière d'Alger, ils sont cinq. La société Errached El Mali, créée par la BEA, la CCR et la Cnma. La Soficop créée par la BNA, la BDL et la SAA. La Sogefi, créée par la Caat, la Cnep et le CPA. La Spdm, créée par la Badr et la Caar. Et, enfin, l'Union Brokerage, créée par l'Union Bank. Comment cela fonctionne-t-il? La «négociation boursière» consiste à «confronter les ordres d'achat et les ordres de vente» soit en «continu» soit «au fixing». La Bourse d'Alger a choisi le deuxième mode (fixing) qui suppose «l'application d'un seul cours coté à l'ensemble des transactions conclues pour chaque titre». La Bourse, instrument pour capter l'épargne, est, pour les entreprises modernes, indispensable, pour trouver des financements en mettant, en vente, sur la place financière, des actions. En Algérie, les entreprises publiques restent tributaires de «décision politique» quant aux entreprises privées, elles semblent traîner avec eux leurs propres blocages. Celles-ci, en effet, fondées sur la propriété familiale du capital, semblent peu enclines à introduire «un intrus» parmi elles. Que faut-il pour ceux qui y aspirent? Avoir un statut de SPA; l'obtention du visa, préalable, de la Cosob ; avoir réalisé des bénéfices durant le dernier exercice; publier des états financiers certifiés des trois derniers exercices ; présenter un rapport d'évaluation de ses actifs; se doter d'un service d'audit interne; diffuser, au moins, 20% du capital social dans le public, et, enfin, répartir son capital parmi, au moins, 300 actionnaires. Simple, pour les uns, assez osée pour les autres, la Bourse d'Alger reste, à ce jour, otage d'une volonté politique qui fait, hélas, défaut. Car pour bousculer les sociétés privées dites, à tort ou a raison, hésitantes, l'Etat, en premier lieu, doit donner la mesure, et ce d'autant plus que les privatisations restent inscrites comme «choix» inévitable.