L'Algérie est le seul pays africain possédant les meilleurs équipements pour la production cinématographique, mais qui n'ont jamais été exploités. Après la fermeture du Caaic, L'Anaf, et le NPA, trois entreprises qui, jadis, représentaient le centre névralgique de tout le patrimoine cinématographique algérien, aucun centre chargé d'assurer les activités cinématographiques n'a été créé. Depuis une frange d'artistes travaille d'arrache-pied pour redonner un nouvel élan au 7e art en Algérie. A cette occasion, l'Association artistique du cinéma Lumières, (présidée par le réalisateur M.Amar Laskri) a célébré la 5e année d'existence de son association qui a coïncidé avec la journée du 19 Mars, la fête de la victoire. Cette rencontre, qui devait débattre autour du thème: «L'objectif de l'Aacl et l'avenir du cinéma algérien», ne pouvait avoir lieu. Officieusement, et d'après le réalisateur, ce report du débat est dû au manque de temps, mais officiellement nous ignorons les vraies raisons du report ou/et l'annulation du débat qui pourtant revêt une importance capitale. Cependant, cela n'a pas empêché M.Laskri de nous donner, lors de cette brève rencontre, une configuration à travers une projection-vidéo sur l'activité et le rôle qu'a joués son association tout au long de ces cinq dernières années. «Si le 7e art se trouve aujourd'hui dans un état critique, voire moribond, cela n'a rien à voir avec les moyens matériels», avait déclaré M.Laskri. Ironie du sort, l'Algérie est le seul pays africain qui possède les meilleurs équipements pour la production cinématographique tous cumulés au niveau de la rue Edgar-Quinet près du cinéma L'Afrique sans jamais être exploités. M.Laskri se dit choqué lorsqu'il voit des réalisateurs du cru à l'instar de M.Deddouche qui, pour la réalisation de son film, s'est trouvé dans l'obligation d'aller jusqu'en Tunisie pour louer des caméras alors que notre pays ne manque pas de matériel. Si nous remontons un peu dans le temps, nous constaterons que pendant la Guerre d'Algérie, le cinéma algérien a constitué, au sein de l'opinion publique, un facteur précurseur qui lui a permis en partie de se réveiller de sa léthargie et de libérer, par la même occasion, le pays des mains de l'oppresseur. Aujourd'hui, il est impératif que l'Etat prenne une décision politique pour la réforme du secteur audiovisuel. C'est ce qu'il a été clairement exprimé par M.Laskri en déclarant: «Nous devons en tant que créateur, hommes de culture et médias nous mobiliser pour faire renaître ce secteur (cinéma) qui a joué un rôle important dans les relations internationales.» Lors de cette rencontre le réalisateur n'a pas omis de rendre un vibrant hommage au peuple irakien.